Abbaye_du_Relec. Photo Henri Moreau

L’histoire de l’abbaye du Relec à Plounéour-Menez témoigne de l’essor des Cisterciens au Moyen Age. Ronan Pérennec, archéologue départemental chargé des fouilles du site, nous raconte comment les moines ont su transformer les espaces les plus pauvres en terres agricoles.

 

L’abbaye du Relec a été fondée au XIIe siècle par les moines de l’ordre cistercien soucieux de rétablir une règle religieuse plus stricte et plus orientée vers la pauvreté et la spiritualité. C’est donc sur les terres jusque là délaissées que les premiers établissements cisterciens s’implantaient, comme les landes des monts d’Arrée.

Débuts modestes

Les premières traces de construction au Relec sont celles de bâtiments à vocation économique – notamment un moulin à roue horizontale – avant même l’édification de l’église au cours du XIIe siècle.  La priorité était de travailler la terre pour pouvoir ensuite financer la construction progressive de l’abbaye. Au fil des siècles, les moines ont aussi aménagé les abords, en créant une digue et des étangs (source d’énergie hydraulique), puis des jardins, un cloître (dont il ne reste presque rien), des douves, murs en terrasses, une fontaine monumentale… Aujourd’hui, l’église abbatiale (et notamment les éléments d’origine) est le témoin le plus vaillant de l’âge d’or de l’abbaye.

Un système économique efficace

Pour étendre l’influence économique de l’abbaye du Relec, qui émanait de celle de Bégard, les moines avaient instauré un système de location de terre égalitaire et avantageux pour les paysans : la quévaise. Il a permis le défrichement de nombreuses terres des monts d’Arrée. Le village médiéval voisin du Goënidou est né de ce système.

Vestiges du village médiéval du Goënidou en Berrien.

L’abbaye est restée occupée jusqu’à la Révolution française et l’ensemble a connu plusieurs phases de réaménagement, notamment au XVIe siècle. Des religieuses ont de nouveau vécu sur place au XVIIIe.

Le site a fait l’objet de plusieurs fouilles et observations depuis 2001, par Ronan Pérennec, du centre départemental d’archéologie du Finistère.

L’abbaye du Relec est aujourd’hui gérée par l’EPCC Chemins du patrimoine. On peut y accéder librement.