Fossiles de trilobites du Fret à Crozon

Dans le cadre de la labellisation Unesco du futur Géopark d’Armorique, un projet de recherche va s’intéresser à deux pierres emblématiques du territoire : la kersantite et la pierre du Roz (ou pierre de Logonna). Martial Caroff, maître de Conférences en pétrologie et géochimie magmatiques à l’Université de Brest rattaché au laboratoire de géosciences marines UBO/CNRS nous détaille ce projet et élargit son propos à d’autres trésors géologiques du parc naturel régional d’Armorique : les traces de volcanisme et les fossiles de presqu’île de Crozon.

Noémie Courant, chargée de mission Géopark pour le Parc naturel régional d’Armorique revient sur les dernières actualités de la démarche de labellisation Unesco et en particulier le forum proposé aux acteurs du territoire le 15 novembre 2018.

 

 

Pour suivre le projet Géopark d’Armorique, rendez-vous sur le site internet du PNRA et la page Facebook du projet. 

Les mystères de la kersantite

Martial Caroff, avec ses collègues Bernard Le Gall (chercheur CNRS, tectonicien)  et Jean-Alix Barrat (professeur des universités, géochimiste), vont étudier de près la diorite quartzique de Logonna (Pierre du Roz) et surtout la kersantite.
La kersantite est la seule roche reconnue à l’échelle internationale, dont le nom scientifique de la nomenclature officielle internationale émane de la toponymie locale (on l’appelle aussi pierre de Kersanton).
Ses usages se retrouvent sur l’ensemble du territoire puisqu’elle est à la fois facile à sculpter et très résistante à l’érosion ; elle est donc omniprésente dans les calvaires, édifices religieux, patrimoine bâti.
La dernière étude de cette pierre gris anthracite datait de 1983 et restait succincte. Les chercheurs s’interrogent toujours sur la formation précise de cette roche magmatique qui est apparue en Armorique il y a environ 350 millions d’années. Il fallait donc renouveler la connaissance scientifique et le repérage terrain en utilisant les techniques les plus récentes d’analyse.

L’inventaire des sites permettra ensuite au PNRA de se charger de la médiation ou de la valorisation de ce patrimoine géologique local.

Volcanisme en presqu’île de Crozon

D’autres phénomènes géologiques remarquables méritent d’être racontés. Il y a eu du volcanisme en presqu’île de Crozon, dont on peut encore admirer les traces à L’Aber et à Losmarc’h. En milieu aquatique, des remontées de magma se solidifient au contact de l’eau et prennent la forme de « coussins de lave » (pillows lavas).

Pas de dinosaures mais beaucoup de fossiles

Les roches qui affleurent sur le territoire du parc d’Armorique sont ancienne, issues de l’érosion d’une chaîne de montagne (le massif hercynien) ; elles étaient donc suffisamment élevées pour ne pas avoir été recouvertes par des océans ou des lacs…. et il n’y a donc pas eu de dépôts de sédiments dans lesquels les dinosaures auraient pu laisser leurs empreintes de pas ou leur squelette. Si dinosaures il y a eu, on n’en garde aucune trace.
En revanche, les animaux de périodes plus anciennes (460 à 420 millions d’années) ont laissé de nombreux fossiles : coquilles, empreintes de déplacements, terriers. Il s’agissait surtout de coquillages (brachiopodes) et d’arthropodes marins (trilobites). Le paysage s’est aussi parfois conservé dans la pierre, comme la plage fossile qu’on peut observer sur la paroi d’une falaise du Corréjou à Camaret.