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On peut l’appeler Jazz Afro-Cubain ou encore Cubop, le latin-jazz est un mélange de rythmes cubains, dominés par les percussions, et l’esprit du Bebop. Cette combinaison de rythme latino-américain avec des harmonies de jazz des États-Unis, en plus de racines africaines communes, a pour origine les échanges commerciaux entre les villes portuaires des Caraïbes. C’est à Broadway, ce célèbre quartier de New-York que va naître le latin-jazz à la fin des années 1940.
1. Duke Ellington – Caravan
1967
Album The Popular
Le titre Caravan est enregistré pour la première fois le 19 décembre 1936 par Barney Bigard and his jazzopators. Mais le morceau acquiert la célébrité avec la version enregistrée le 18 mars 1937 par l’orchestre de Duke Ellington pour le label Master Records.
- Piano : Duke Ellington
- Trombones : Juan Tizol, Lawrence Brown, Joe « Tricky Sam » Nanton
- Trompettes : Cootie Williams, Rex Stewart, Arthur Whetsol
- Anches : Johnny Hodges, Otto Hardwick, Harry Carney, Barney Bigard
- Contrebasse : Billy Taylor
- Guitare : Fred Guy
- Batterie : Sonny Greer
Duke Ellington (1899-1974) est un pianiste, compositeur et chef d’orchestre de jazz américain. Son Big band (orchestre de jazz) était l’un des plus réputé avec ceux de Count Basie, Benny Godmann ou encore Glenn Miller.
Caravan est également le titre que l’on retrouve dans la scène finale du très très bon film de Damien Chazelle, Whiplash sorti en 2014 !
2. Don Azpiazu – The Peanut Vendor (El Manisero)
1930
Album Don Azpiazu and his Havana Casino Orchestra
Justo Ángel Azpiazú (1893-1943), mieux connu sous le nom de Don Azpiazú, était l’un des principaux directeurs d’orchestre cubain dans les années 20 et 30. C’est en 1930 que Don Azpiazú et son orchestre débarque à New-York, sur Broadway. Ils obtiendront un immense succès en diffusant la musique traditionnelle cubaine et ses thèmes les plus connus (El manisero, Ay mama Iñes, …) à un large public new-yorkais et dans tous les États-Unis.
Le titre The Peanut Vendor ou El Manisero ou encore Le Marchand de Cacahuète est une chanson (genre : son), écrite et composée en 1928 par Moisés Simons, (compositeur, pianiste et chef d’orchestre). C’est en se promenant un soir à la Havane que Moisés croisa un marchand ambulant qui vendait à la criée et qui scandait en chantant Maní, maní (cacahuètes, cacahuètes) (ce type de chant est appelé pregon à Cuba). Aussitôt il écrivit les paroles sur une serviette de table et transcrivit la mélodie au piano. Le morceau va d’abord être connu à Cuba, interprété par Rita Montaner qui le fera découvrir ensuite à Paris et dans le monde entier.
3. Dizzy Gillespie – Manteca featuring Chano Pozo
1947
Album Dizzy Gillespie and his big band in concert
Dizzy Gillespie (1917-1993) est un trompettiste, auteur-compositeur-interprète et chef d’orchestre de jazz américain.
Avec Miles Davis et Louis Armstrong, il est considéré comme l’un des plus importants trompettistes de l’histoire du jazz. Il a participé à la création du style bebop et contribué à introduire les rythmes latino-américains dans le jazz. Il va subir les influences des rythmes afro-cubains au sein de l’orchestre de Cab Calloway.
Manteca (marijuana, en argot afro-cubain) est un standard de jazz composé en 1947 par Dizzy Gillespie et Chano Pozo, et arrangé par Gil Fuller. Ce grand succès fondateur du jazz afro-cubain est considéré comme une révolution musicale de l’époque, et est l’un des plus importants succès de Dizzy Gillespie.
4. Chico Alvarez – La Clave, Maraca y Guïro
2007
Album Putumayo Presents Latin Jazz
Chico Alvarez (1920-1992) est un trompettiste de jazz américain (à ne pas confondre avec le chanteur cubain du même nom!)
Ce titre, La Clave, Maraca y Guïro est proche des descarga. Une descarga est une jam session (pour les jazzeux), un boeuf (pour les rockeurs), composée de variations sur des thèmes de musique cubaine, principalement des son, mais également guajira, bolero, guaracha et rumba. Le genre est fortement influencé par le jazz et s’est développé à La Havane dans les années cinquante. À partir des années 1960, le format descarga est repris par de grands ensembles de salsa, pour la plus connue, la Fania All-Stars.
5. Tito Puente – Cha Cha Cha
2007
Album Putumayo Presents Latin Jazz
Tito Puente (1923-2000) est un musicien portoricain très populaire en Amérique latine. Percussionniste virtuose, il est surnommé « El Rey Del Timbal ».
Tito Puente compose son identité musicale à travers de nombreuses influences : du Jazz avec l’album « Puente Goes Jazz » sorti en 1956, de la bossa nova dans les années 60, et de la salsa par des collaborations avec les artistes Azuquita et La India.
Son plus grand succès, le titre Oye Como Va (repris en 1970 par Santana) :
6. Bebo Valdès Trio – Cumbanchero
2001
Album El Arte del Sabor
Petit-fils d’esclave, n’oubliant pas ses racines africaines (et espagnoles par sa mère), Bebo Valdés (1918-2013) est né à Quivicán, à Cuba le 9 octobre 1918. « Mon grand-père, esclave, s’était enfui avec un ami en emportant seulement une machette pour se défendre des chiens lancés aux trousses des « nègres marrons ». Je sais tout cela par ma grand-mère, morte à 109 ans », confie-t-il à un journaliste en 2005. Père du pianiste Chucho Valdés, Bebo connaît un certain succès dans les années 1940 et les années 1950 en tant que pionnier du jazz afro-cubain.
Il grave le premier album de jazz cubain en 1952, Con Poco Coco, considéré comme l’acte de naissance du latin jazz. Il est également le premier à introduire le batá dans ses orchestres. Toute sa carrière il aura multiplié les collaborations, Sarah Vaughan, Nat King Cole, Woody Herman, Milt Jackson, Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Chano Pozo, etc..
7. Ray Barretto – Summertime
2007
Album Putumayo Presents Latin Jazz
Ray Barretto (1929-2006) est né à Brooklyn (New York). Descendant d’une famille porto-ricaine émigrée aux États-Unis, sa passion pour les percussions lui vient des batteurs de jazz (Chano Pozo, Max Roach, Art Blakey…) et des orchestres de Duke Ellington et de Count Basie qu’il écoute frénétiquement.
En 1949, il remplace Mongo Santamaria dans l’orchestre de Tito Puente pendant quatre ans et fait connaissance avec le gratin de la scène jazz qui l’invite à jammer sur scène ou jouer en studio. Devenu une éminence de la salsa et du latin jazz, le roi des congas tourne autour du monde et enregistre pour son compte ou des « vedettes » de la chanson.
8. Arturo Sandoval – A Mis Abuelos
1995
Album Danzon (Dance On) – Grammy Awards du meilleur album de jazz
Arturo Sandoval (1949- / ), petit protégé de Dizzy Gillespie, est l’un des musiciens les plus dynamiques et expressifs de nos jours. Cette légende de la trompette est né à Artemisa (Cuba), il est un compositeur et instrumentiste (trompette, bugle et piano) de jazz.
Les 8 et 9 juin prochain en concert solo en Espagne : http://arturosandoval.com/home/tour-schedule/
9. Chucho Valdès – Begin to Be Good
2011
Album Chucho’s Steps – Grammy Awards pour The Best Latin Jazz Performance
Ce pianiste cubain dépasse les frontières du jazz pour imposer son style ! Chucho Valdès (1941- / )abolie les frontières en mélangeant subtilement le jazz, les rythmes afro-cubains et la musique classique !
Retrouvez-le cet été en concert dans toute la France : Vauvert(30); Marseille(13); Vienne(38); etc…
10. Palo! – Al Monte
2016
Album Yo Quiero Guaracha
PALO! est un groupe de Miami formé en 2003 par Steve Roitstein après avoir invité ses collègues musiciens à le rejoindre dans une expérience musicale improvisée mêlant musique cubaine et rythmes funk.
- Voix : Leslis Cartaya
- Timbales & voix : Raymer Olalde
- Saxophone : Aldo Salvent
- Congas & voix : Dayron Gallardo
- Clavier : Steve Roitstein
11. El Comité – La Gitana
2019
Album Y Qué
« Considérés comme faisant partie des musiciens cubains les plus brillants et reconnus de leur génération, cette bande de sept musiciens a eu l’excellente idée de composer un album intitulé « Y que !? (So What) », neuf morceaux qui reflètent la diversité des influences et des rythmes d’El Comité. Afrobeat, funk, latin jazz, ballades un « cuban groove siglo 21 » à mettre entre toutes les oreilles, compositions redoutables, reprises estampillées El Comité toujours empreints d’une fluidité et énergie qui caractérise cette formation. Malgré leur jeune âge, leurs 15 ou 20 ans de scène internationale pour la plupart d’entre eux, donnent une véritable maturité à cet album. Les harmonies et structures des thèmes le démontrent bien tout au long de l’écoute. Et enfin, sur scène, c’est toujours un véritable plaisir de voir évoluer El Comité où leur énergie débordante et générosité musicale deviennent rapidement contagieuses! »
- Trompette : Carlos Sarduy
- Saxophone : Irving Acao
- Claviers, Piano : Harold López-nussa et Rolando Luna
- Basse, Contrebasse : Gaston Joya
- Batterie : Rodney Barreto
- Percussions : Yaroldy Abreu
Retrouvez-les en concert le 29 juillet à Marciac (Gers-32) en compagnie de Chucho Valdès et d’Yilian Cañizares! Au festival Jazz in Marciac, que du beau monde!
BONUS :
Roberto Fonseca – Afro Mambo – 2016 – Album ABUC
Né à Cuba en 1975, dans une famille de musiciens, Roberto Fonseca a commencé son apprentissage de la musique avec les percussions, comme la plupart des musiciens cubains, avant de passer au piano. En 1998, le jeune pianiste, sorti du prestigieux Havana’s Superior Institute of Art, présente son premier album En el Comienzo, avec lequel il gagne le prix du meilleur album de Jazz au festival Cubadisco l’année suivante. Inspiré par les pianistes cubains (Ruben Gonzales/Chucho Valdés) ou américains (Chick Corea/Herbie Hancock) Roberto Fonseca développe un jeu personnel autant percussif qu’aérien et mélodique.
Omar Sosa & Yilian Cañizares – De La Habana y Otras Nostalgias – 2018 – Album Aguas
Le pianiste Omar Sosa et la violoniste-chanteuse Yilian Canizares ont sorti l’album « Agua » en 2018, un voyage spirituel et poétique entre leurs racines afro-cubaines, le jazz et la musique classique.