Qu’il s’agisse d’une transmission ou d’une création d’exploitation, l’installation agricole demande une préparation approfondie en amont. Surtout dans le cas d’une reconversion professionnelle des porteurs de projet. Le réseau Civam du Finistère assure un accompagnement individualisé toute l’année et, chaque mois de novembre, des portes-ouvertes chez des producteurs. 

Emission mensuelle réalisée en partenariat avec le Civam Finistère 

On compte une installation agricole pour trois départs à la retraite d’agriculteurs. Le renouvellement des générations est un enjeu majeur pour le secteur agricole. S’y ajoutent les questions de transition écologique et les enjeux alimentaires.

Les candidat(e)s à l’installation agricole ont bien changé

Le nombre des candidat(e)s à l’installation agricole reste stable en Finistère, selon le Point info installation. En revanche, leur profil a beaucoup changé. De plus en plus, ce sont des personnes en reconversion professionnelle, non issues du milieu agricole qui souhaitent s’installer. Leurs attentes, leurs projets sont différents de ceux de leurs aîné(e)s. L’élevage, en particulier porcin et laitier, attire moins car il souffre d’une image d’activité très contraignante (ce qui n’est pas forcément une réalité). Les porteur.se.s de projets aspirent à une qualité de vie globale, intègrent les dimensions familiales et personnelles à leur projet. Certains envisagent leur activité agricole comme une étape de leur vie professionnelle, pas forcément définitive.

Le Civam et les autres structures qui accompagnent l’installation agricole prennent en compte ces évolutions qui transforment le secteur économique tout entier. Les nouvelles demandes sociétales – la relocalisation des productions et des échanges, le respect des milieux naturels, du bien-être animal – sont des données qui infléchissent aussi les projets. 

La transmission parfois complexe d’un modèle à l’autre, et la question du foncier

Une des difficultés de l’installation agricole peut être le décalage entre les exploitations transmises (plusieurs dizaines d’hectares pour de l’élevage intensif) et les aspirations des futur(e)s producteurs et productrices (quelques hectares pour du maraîchage biologique). Parfois, la mise en vente des terres est connue des seuls « initiés » . Les candidat(e)s à l’installation agricole doivent enquêter sur le terrain et étoffer leur réseau pour dénicher la surface qui conviendra à leur projet. Ainsi, c’est par l’intermédiaire de la mairie de Plomelin qu’Anne Dessalais et Yann Paulet ont pu acquérir une parcelle et s’installer en maraîchage en 2018. 

La transmission se fait encore plus difficilement si la personne qui cède son exploitation a mal vécu son métier.
D’où l’importance de redorer l’image du secteur, de montrer, à contre-courant de l’ « agri-bashing », qu’une autre agriculture est possible, comme le font le Civam et les organisateurs du mois de l’installation durable en Bretagne
Outre un accompagnement à l’année, le Civam du Finistère propose également des formations dédiées à l’installation (deux par an) qui prennent en compte la totalité du projet de vie des candidat(e)s et complètent les cursus techniques.