Fragment de galettière en céramique du 13e ou 14e siècle – photo musée de l’ancienne abbaye de Landevennec

La nouvelle exposition du musée de l’ancienne abbaye de Landévennec est consacrée à l’histoire des crêpes et galettes en Finistère mais aussi en Bretagne, avec la participation d’autres musées. Un passé exploré particulièrement du 13e siècle à nos jours.

Le site internet du musée de l’ancienne abbaye de Landévennec

En attendant l’ouverture de l’exposition, suivez l’histoire des crêpes et galettes bretonnes sur la page Facebook du musée de l’ancienne abbaye de Landévennec

Des fragments de galettières du 13e siècle

Ce sont les découvertes archéologiques menées sur le site de l’ancienne abbaye de Landévennec qui ont inspiré cette exposition : des fragments de grands plats en céramique, datés du 13e/14e siècle qui se sont révélés être des vestiges de galettières ! On avait la preuve que les crêpes bretonnes ne dataient pas d’hier… L’idée a donc été de retracer l’histoire de ce mets emblématique de la cuisine populaire bretonne.

L’exposition suit donc crêpes et galettes à la trace, depuis les premières (et rares) mentions dans quelques textes au milieu du 15e siècle, jusqu’à nos jours.

Au 17e siècle, les textes qui se réfèrent aux galettes et crêpes sont nombreux ; on a encore du mal à distinguer l’une de l’autre… il apparait néanmoins que les crêpes seraient fines et les galettes plus épaisses. Quoi qu’il en soit, par rapport à toutes les autres régions où on cuisine des produits un peu semblables à base de sarrasin notamment, la particularité bretonne, c’est la façon de tourner la crêpe, avec des outils spécifiques comme le rozell et le support : pas une poêle, mais un plat sans manche (l’ancêtre de la billig).

Au 19e siècle, le sarrasin mais aussi l’avoine ou l’orge sont les ingrédients de base de la crêpe, utilisée comme un pain économique (la farine de sarrasin est moins chère et la cuisson moins longue). On la trempe dans la soupe, on la coupe en morceaux et elle se garde une semaine.

Les premières garnitures apparaissent dans les crêperies (qui fonctionnent comme des boulangeries) ; une crêpe à l’oeuf rennaise était ainsi réputée.

L’immigration bretonne à Paris permet de populariser la crêpe et la crêperie-restaurant dans la France entière. C’est au 20e siècle, que la crêpe s’enrichit véritablement et devient un élément à part entière de la gastronomie bretonne, avec des garnitures plus sophistiquées les unes que les autres.

Enquête auprès des Bretons et souvenirs crêpiers

Les moines de l’abbaye actuelle de Landévennec mais aussi des professionnels, des habitants ont été enregistrés par l’équipe du musée et on pourra écouter des extraits des entretiens dans l’exposition. Souvenirs liés à l’enfance, recettes, méthodes et outils de fabrication, lieux, ingrédients… les amateurs de crêpes (ou de galettes) se racontent au micro et ils ont de très nombreuses anecdotes ! Tout ne pourra pas être diffusé dans l’exposition mais les témoignages les plus intéressants seront déposés aux archives départementales.
D’autres expériences de crêpes ou galettes sont partagées en commentaires des appels à témoignage sur la page Facebook du musée de l’abbaye de Landévennec.

Plusieurs autres musées bretons ont été associés à cette histoire des crêpes et galettes :

Cette opération conjointe est financée par l’Europe. Une publication commune de 120 pages va paraître en français et en breton ; on peut participer à son financement via la plateforme Kengo

Les événements prévus autour de l’exposition sont pour l’instant suspendus. Ils pourront être reportés le cas échéant après le confinement.