Chaque mois, l’Insee analyse la conjoncture économique en France et en régions. Mais en temps de crise sanitaire, la note parue le 7 mai 2020 présente évidemment des chiffres inédits : un tiers d’activité en moins ! Cependant, la Bretagne résiste plutôt mieux que d’autres régions, du fait de la structure de son économie.

Explications de Valérie Mariette, cheffe de projet et responsable conjoncture à l’Insee Bretagne (Institut national de la statistique et de études économiques)

Ce point de conjoncture de l’Insee Bretagne est daté du 7 mai 2020 et mesure l’impact économique de la crise sanitaire en Bretagne.

Au niveau national, l’activité économique serait en baisse d’un tiers par rapport à une situation normale.
La Bretagne, avec une activité moindre de 31 %, serait la région métropolitaine la moins affectée.
Les effets de la crise sur l’économie bretonne sont plus ou moins marqués selon les secteurs : l‘agroalimentaire serait faiblement affecté (- 5 %). Comme cette activité est très présente dans la région, cela limiterait le décrochage de l’industrie en Bretagne.
Les activités scientifiques, services administratifs et de soutien seraient nettement en recul (- 44 %) comme au niveau national. Mais comme elles sont moins présentes en Bretagne, la région serait moins pénalisée.

L’activité baisserait de :

  • 29 % dans le Finistère
  • 30 % dans les Côtes d’Armor et le Morbihan
  • 33 % en Ille-et-Vilaine (impact plus fort en raison du poids plus important d’activités fortement ralenties comme les activités scientifiques, services administratifs et de soutien).

En Bretagne, 23 % des salariés et 39 % des non-salariés exercent leur emploi dans un secteur dont l’activité serait réduite d’au moins deux tiers comme la restauration, l’hébergement, le commerce ou la construction.

Le nombre d’entreprises créées en Bretagne chute de 65 % en avril 2020 par rapport au mois d’avril 2019. Au niveau national, la baisse est encore plus marquée (- 71 %).
En avril 2020, seulement 900 entreprises ont été créées dans la région contre 2 600 en avril 2019.
La baisse touche tous les secteurs de l’économie et a commencé dès mars 2020.

Du côté des effets collatéraux de la crise sanitaire, l’Insee Bretagne note que la consommation d’électricité diminue de 14 % durant les trois premières semaines du confinement par rapport aux deux semaines qui ont précédé (17 % en France métropolitaine hors Corse).
La congestion routière a été divisée par 4,5 à Rennes et 2,8 à Brest le 14 avril à 17h par rapport à la moyenne observée à 17h sur toute l’année 2019.
La qualité de l’air s’est améliorée : baisse de 62 % de la concentration en polluants à Rennes entre avant et après le confinement.

Pour consulter l’étude détaillée, rendez-vous sur le site internet de l’Insee