Le tourisme mondial, devenu tourisme de masse, a des impacts sociaux et environnementaux négatifs. Le moment est peut-être venu de s’interroger sur nos façons de visiter le monde. L’association Cicodes à Quimper nous propose aussi des pistes pour un tourisme plus équitable et plus respectueux de la planète.

Retrouvez l’association Cicodes une fois par trimestre dans Lem

Quelle que soit l’image positive des vacances et du voyage, beaucoup de nos pratiques touristiques ne sont pas durables. Le secteur affiche 5% de croissance chaque année ; en 2018 on a comptabilisé 1,4 milliards de séjours à l’étranger à l’échelle mondiale (560 millions en 2008). Mais cette croissance est loin d’être équitable et anodine.

Pression sur l’environnement et impact social du tourisme

Déjà, la massification du tourisme fait parfois peser de lourdes contraintes sur l’accès aux ressources, foncières ou pas ; des populations (essentiellement de cultivateurs et éleveurs) sont déplacées pour la construction de complexes touristiques, en particulier en bord de mer. Remplir de grandes piscines ou entretenir un green de golfe dans un pays frappé par la sécheresse paraît tout à fait incongru et c’est pourtant ce qui se produit…
Les séjours à petits prix et les vols aériens à bas coût se font sur le dos d’une main d’œuvre mal payée.
Et que dire de la sur-fréquentation de certains sites naturels fragiles.

Des vacances, mais seulement pour certain(e)s

Le tourisme de masse pourrait laisser penser que les voyages se sont démocratisés. Ce n’est pourtant pas vraiment le cas. Même en France, un enfant sur trois ne part pas en vacances. Les touriste internationaux sont originaires d’une vingtaine de pays (d’Europe, Amérique du Nord et d’Asie). Quant au passage des frontières, chacun sait qu’il est beaucoup plus facile quand on est ressortissant d’un pays riche que lorsqu’on est pauvre ou originaire d’un pays pauvre. Pour les pays qui accueillent les touristes, la manne est loin d’être garantie. En Thaïlande, seulement 40% du produit de l’activité touristique reste dans le pays et profite à l’économie locale.

Les pistes pour un tourisme durable

A l’échelle planétaire, la réglementation du tourisme est peu contraignante. Pour réguler et rendre plus équitables et durables les vacances internationales, il faut donc faire appel à la conscience de chacun(e). Veut-on juste consommer son séjour ou véritablement aller à la rencontre d’une autre culture et de personnes qui vivent différemment ? Il existe des associations voire des agences qui orientent les voyageurs vers un tourisme de découverte, des séjours conçus en partenariat réel avec les populations des pays d’accueil et donc à leur profit.

On peut aussi choisir les voyages solidaires ou les projets citoyens à l’étranger. Pour les jeunes, cela passe par des camps-chantiers en France et ailleurs qui rassemblent des jeunes du monde entier comme ceux qu’organise l’association quimpéroise Gwennili. A tout âge, on peut aussi pratiquer le woofing : on aide à l’exploitation d’une ferme en échange du gite et du couvert, dans de très nombreux pays.

Au travers des ateliers qu’il propose, le Cicodes s’intéresse à la rencontre culturelle sur place, celle qui permet d’apprendre sur soi-même.

Pour partir …différemment