La transmission d’une ferme, cela peut être bien davantage qu’une vente au plus offrant. Si on souhaite préserver les terres, leur destination, l’exploitation voire des valeurs, c’est toute une démarche. Pierre Maudire, éleveur laitier à Saint-Goazec nous raconte son parcours, soutenu par le Civam du Finistère.

Emission mensuelle réalisée en partenariat avec le Civam Finistère 

Le Civam propose des formations de 3 à 4 jours pour les éleveurs/ses, agricultrices/eurs qui souhaitent entrer dans une véritable démarche de transmission de leur exploitation. Cependant, les intéressé(e)s comme les formatrices et formateurs s’accordent sur le fait que transmettre se réfléchit bien en amont, parfois une dizaine d’années avant la reprise, le temps de bien mûrir tous les paramètres.

Se projeter dans la vie d’après l’agriculture et intégrer sa famille à la réflexion

Déjà, il faut pouvoir se projeter « en retraite » ce qui n’est pas toujours facile dans un métier-passion comme l’agriculture ou l’élevage, qui remplit largement la vie professionnelle mais aussi personnelle. Ensuite, quand on a une famille, il faut l’intégrer à la réflexion car la transmission peut signifier quitter un lieu et un patrimoine familial de longue date. De plus en plus souvent en effet, les transmissions agricoles se font « hors cadre familial ». Cependant, même quand les enfants de l’exploitant(e) semblent se diriger vers des carrières très éloignées de l’agriculture, encore faut-il leur poser la question de la reprise… il y a parfois des surprises !

Le contrat de parrainage pour faciliter la transmission agricole

Si on décide de transmettre hors cadre familial et si on souhaite cependant pérenniser l’activité, l’installation, la destination des terres, le mode de production, il faut ensuite poser clairement ses objectifs. Pierre Maudire et son épouse ont souhaité associer cette transmission à un contrat de pré-installation ou stage de parrainage qui permet d’accompagner le repreneur in situ, dans un cadre légal bien défini (partenariat avec Pôle emploi et la chambre d’agriculture) pendant 3 mois à 1 an.

Les candidats à la reprise de l’exploitation – un élevage laitier bio de 50 vaches nourries entièrement à l’herbe – se sont très rapidement manifestés. Le repreneur retenu l’a été surtout parce que le courant avec les transmetteurs est tout de suite bien passé. Le prix, raisonnable, de la ferme, n’a pas été discuté. Le parrainage est toujours en cours et se déroule pour le mieux. Rémi, le repreneur, a tout de suite impliqué sa propre famille dans le projet de reprise. Quant à Pierre, il envisage sa retraite, en septembre 2021 avec sérénité et la certitude qu’il pourra enfin faire tout ce qu’il n’avait jamais le temps de faire, comme voir davantage ses amis.