Crédit photo: Elodie Hénaff (CDP29)

L’abbaye de Daoulas et le photographe Babak Kazemi vous propose une ballade photographique et artistique autour des questions d’actualité qui traverse l’artiste.

Gaëlle Calvez-Barnot et Edith Joseph

Les ballades photographiques de Daoulas

Depuis 2014, la mairie et l’abbaye de la ville de Daoulas collaborent pour proposer des ballades photographiques au sein de la commune. Selon Gaëlle Calvez-Barnot, première adjointe à la maire de Daoulas, ce projet culturel apporte un véritable dynamisme à la ville. Après 7 ans, les commerçant.e.s et habitant.e.s attendent avec impatience le début de l’évènement. Ils.elles participent eux.elles même à l’exposition en prêtant leurs murs.

Les ballades photographiques auront lieu du 1er Avril au 5 Décembre 2021. L’exposition reste ouverte pendant le troisième confinement aux personnes habitant à moins de 10km de Daoulas.

Babak Kazemi

Pour cette année 2021, c’est le photographe Babak Kazemi qui est mis à l’honneur. Cet artiste iranien a grandit dans la région du Khuzestan. Son travail est d’ailleurs marqué par la guerre entre l’Iran et l’Irak et l’exploitation pétrolière de sa région. A travers ses oeuvres, Babak Kazemi se pose des questions sur l’actualité tout en mélangeant sa créativité et des référents de la culture traditionnelle iranienne.

Les ballades photographiques réunissent cinq séries photographiques de Babak Kazemi. Dans le jardin de la mairie, « Le temps du passé continue » évoque la ritournelle du passé grâce à un nuage présent sur toutes les photos de la série. La série « Un rapport pour D’Arcy » est exposé sur la quai de Valy et dans la rue de l’église. William Knox D’Arcy était un industriel anglais qui a lancé la pétrochimie en Iran, sans y être jamais allé. Même si il est aujourd’hui décédé, Babak Kazemi a décidé de lui faire un rapport. Le photographe a passé 9 ans sur le terrain pour réaliser ce travail documentaire où on voit que les visages des travailleurs sont aussi fatigués et creusés que la terre exploitée.

Avec « Les captifs », Babak Kazemi réfléchit sur la question écologique en Iran en photographiant des arbres coincés dans des paysages suburbains très accidentés voire en ruines. Cette série est à retrouver dans les jardins du verger. La série « Alice au pays d’Iran » s’affiche en grands formats dans les rues de la ville. Le photographe y interroge de façon symbolique la place de la femme dans la société iranienne.

Dans les jardins de l’abbaye, Babak Kazemi adapte au contexte actuel le récit « La fuite de Shirin et Farhad ». Cette poésie a été écrite au 12e siècle par Nezami Ganjavi. C’est l’histoire tragique d’un triangle amoureux. Babak Kazemi la revisite en photographies notamment avec le contexte du 21e siècle où il faut parfois s’exiler pour retrouver sa liberté amoureuses.

 

Crédit photo: Babak Kazemi