Sandra Le Noxaïc dans son atelier Selona Tissage de Cléguerec.

L’association Lin et chanvre en Bretagne veille sur le patrimoine breton lié aux deux plantes mais c’est aussi un réseau de professionnels qui travaillent leurs usages textiles, alimentaires ou autres. Le syndicat des tisserands de Bretagne en fait partie. Christine Hubert et Sandra Le Noxaic, toutes deux affilées, nous racontent leur métier et leurs aspirations quant au développement de la filière locale du lin et du chanvre.

Le site internet de Lin & chanvre en Bretagne

La page Facebook de Lin & chanvre en Bretagne

Le site internet du Syndicat des tisserands de Bretagne

Sandra Le Noxaïc a lancé Selona tissage en 2018, dans le cadre d’une reconversion professionnelle ; Christine Hubert est quant à elle installée à Plougastel-Daoulas depuis 2016, également après avoir exercé un autre métier.

Toutes deux se sont formées chez Marie-Pierre Puybaret (trois mois de formation validée par un certificat) et elles travaillent sur des métiers à tisser à bras, faits en Suisse (ils ne sont plus fabriqués). Elles tissent aussi bien la laine, le mohair que les fibres textiles comme le coton, le lin et le chanvre (ce dernier est plus rare), en fonction des pièces qu’elles souhaitent créer et des commandes des clients.

Des filatures de lin en Chine

Mais elles doivent aussi s’adapter à la disponibilité des fibres. Dans le cas du lin, si la plante est bien cultivée et teillée (transformée en filasse) en France, elle part ensuite en Chine pour être transformée en fil car il n’existe plus de filature en France. Quant au chanvre, malgré l’intérêt de sa fibre (sa solidité notamment), sa filière locale a disparu. Des projets de relance des deux filières lin et chanvre en France sont en cours. Encore faudra-t-il que les fabricants de fil français soient disposés à vendre de petites quantités aux ateliers artisanaux de tissage.

Bien sûr, un artisanat d’art suppose un temps long pour fabriquer les pièces, dont le prix tient compte de ce temps. Mais il est aussi question de qualité. Le tissage manuel respecte la fibre.

Pour celle ou celui qui le pratique, cet artisanat mêle dextérité manuelle, créativité et ingénierie (il faut concevoir les pièces précisément, voire « mathématiquement » avant de les tisser).

Evaluer la situation du tissage artisanal en France

Christine Hubert et Sandra Le Noxaïc sont toutes deux adhérentes du syndicat des tisserands de Bretagne, lui-même membre de l’association Lin et chanvre en Bretagne. Le syndicat cherche à recenser les personnes qui pratiquent le tissage artisanal et à connaître les conditions économiques de leurs activités (est-ce une activité à temps plein ou complémentaire ?).
Quant à l’association Lin & chanvre, elle valorise les tisserand.e.s de Bretagne et communique le cas échéant sur les ouvertures d’ateliers, visites, événements ponctuels et formations.