Rencontre avec Jean Grouhel, le capitaine du Morvarc’h qui l’a construit en 1971, et sa fille Gwénola Grouhel qui a grandi sur et avec le bateau. Après cinquante années de voyages, Morvarc’h s’est empallé sur les roches lors de la tempête Alex. Les Ami.e.s de Morvarc’h lance un financement participatif pour continuer l’aventure.

Construction du Morvarc’h

Jean Grouhel, passionné de navigation, souhaitait avoir un petit bateau pour partir en croisière. Mais mêmes les bateaux d’occasion ne rentraient pas dans son budget. C’est Auguste Tertu, patron d’un chantier à Rostellec qui lui a dit: « tu veux un bateau, tu le fais ». Ce dernier a alors mis à disposition son chantier à Jean Grouhel. Le patron du chantier lui a construit une maquette que ce dernier a reproduit en taille réelle.

Après un an et demi, le bateau Morvarc’h a été mis à l’eau en 1971. C’est un bateau en bois massif de 10 mètres 50 de long et 3 mètres 50 de large. Son nom vient d’une légende, où lors du nauffrage de la ville d’Ys, Morvarc’h, le cheval du roi Gradlon a sauvé ce dernier en galopant sur l’eau.

Des tas d’aventures

En cette année 2021, Morvarc’h fête ses 50 ans: cinquante années de voyages sur les mers mais aussi de rassemblements comme à Douarnenez ou à Brest, sans oublier bien sûr les fêtes de Camaret-sur-Mer. C’est à chaque fois l’occasion de voir le bateau naviguer, et pour certain.e.s chanceux.ses, de pouvoir monter à bord.

Pour Gwénola Grouhel, la fille du capitaine, Morvarc’h c’est une histoire de passion: la passion de celui qui l’a dessiné, de celui qui l’a construit et de ceux.celles qui l’ont vu voguer. Pour elle qui a grandi sur et avec le Morvarc’h, il y a un côté magique qui opère sur le bateau. C’est un espace et un temps à part.

Durant ces cinquante années, il y aussi des moments plus durs comme lors de la croisière aux Antilles où Gwénola Grouhel se souvient très bien d’une nuit de tempête tropical, ou plus récemment lors de la tempête Alex en 2020.

La catastrophe Alex

Pour Jean et Gwénola Grouhel, c’est une combinaison de mauvais facteurs qui ont mené au désastre: un vent long, fort et du mauvais côté qui a produit un clapot important. Alors que le bateau était au mouillage, bien amarré et que les équipes du port ont fait plusieurs vérifications toute la journée, Morvarc’h a cassé sa chaîne et est venu se cogner contre la digue.

A cause du poids du bateau (12 tonnes), les équipes du port n’ont pas pû retenir Morvarc’h qui est allé s’empaler sur les roches. La nuit même, la grue est venu débloquer le bateau et le lendemain la famille Grouhel a vidé, démonté, récupéré ce qu’ils.elles pouvaient et nettoyé Morvarc’h.

Tout de suite, les proches mais aussi les camarétois.es ont apporté leur soutien et demandé si il y avait une cagnotte pour réparer Morvarc’h. Mais les dégâts sont si importants que la famille ne pourra pas faire face aux réparations seule. Le Morvarc’h a besoin d’un contrôle général et il faut remplacer les membrures cassées, les bordées abîmées, etc. Les frais de réparation s’élève à 130 000€.

La réparation de Morvarc’h relève d’un travail de spécialiste devenu rare aujourd’hui: l’occasion parfaite pour la transmission d’un savoir faire. Pour Jean Grouhel, la remise à l’eau de Morvarc’h permettrait de sauvegarder un patrimoine actif. Mais ce retour à l’eau dépend des finances…

Après avoir monter une association, un financement participatif a été monté par les Ami.e.s de Morvarc’h qui n’attendent qu’une seule chose: pouvoir continuer à rêver et à vivre l’aventure!

De nombreuses anecdotes sont aussi disponibles sur leur blog.