D’aucuns disent que c’est un monument du cinéma. 2001 l’odyssée de l’espace, sorti en 1968, a d’abord fait preuve de clairvoyance en imaginant beaucoup d’aspects, aujourd’hui avérés, concernant la vie dans l’espace.

Mais ce fut aussi la mise en scène pour le moins spéciale qui a dérouté et déroute encore beaucoup de monde.

Alors, chef-d’œuvre ou simple paluchage intellectuel de ce bon vieux Stanley ?

Voici ma version des faits.

 

Vous reprendrez bien un peu de science-fiction ?

Pour finir cette deuxième saison en beauté, j’ai choisi un sujet costaud, un monument de la science-fiction.

Aujourd’hui je vais vous parler de 2001 l’odyssée de l’espace.

La science-fiction vue par Kubrick

Le film sort en 1968, réalisé par Stanley Kubrick.

L’idée de ce film serait venue de l’envie de Stanley de réaliser un film de science-fiction.

Encore fallait-il trouver un sujet.

C’est en lisant la nouvelle La sentinelle d’Arthur C Clarke qu’il le trouvera.

Et c’est avec lui qu’il va écrire le scénario.

Stanley Kubrick aura une totale liberté artistique sur la direction du film.

Et il va se faire plaisir.

Réalisateur connu pour son souci du détail, il poussera les potards à fond pour ce film.

Lors de l’écriture il s’entourera d’experts dans plusieurs domaines hibernation, intelligence artificielle, astronautique mais aussi paléontologie, vous verrez pourquoi un peu plus tard…

Il fera également construire un décor représentant la salle de commande d’un vaisseau, ce décor prend la forme d’un cylindre de 30 tonnes !

40 ans avant Christopher Nolan pour Inception !

Le tournage commence le 29 décembre 1965, durera 7 mois et sera suivi de 2 ans de post-production.

C’est-à-dire entre autres, les trucages et le montage.

Le film sort en Avril 1968 aux états-Unis.

Le synopsis

Donc il raconte quoi ce film :

Ce film étant sorti en 1968, le risque de divulgâchage est donc faible .

Si toutefois vous ne l’avez pas encore vu et que vous souhaitez garder la surprise, faites pause et allez le voir ,vous revendrez ici après.

C’est une histoire en quatre actes :

L’aube de l’humanité : une tribu d’hommes préhistoriques sont en conflit avec une autre tribu pour la possession d’un point d’eau. Un matin la première tribu découvre qu’un monolithe noir vertical est apparu tout à coté d’eux, mais quand je dis tout à côté, c’est vraiment tout a côté !

Vous savez comme quand vous regardez dans une direction, vous tournez la tété et là quelqu’un se tient très prêt de votre visage, ça surprend.

Hé bien eux aussi sont surpris.

Et un poil énervé.

Juste après cette rencontre, un membre de la tribu en question a l’idée de se servir d’un os comme d’un outil ou plutôt d’une arme.

Car avec cet os, il va commencer par briser d’autres ossements et suite logique (ou pas) il va tabasser un membre de la tribu opposée.

S’arrogant de manière claire l’accès au point d’eau.

Et comme pour célébrer ce premier meurtre il va lancer l’os en question dans les airs.

Ce qui va faire la transition avec le deuxième acte :

Nous voila en 1999 en orbite terrestre à bord d’un vaisseau spatial qui s’approche d’une station orbitale.

A bord du vaisseau spatial se trouve le docteur Heywood Floyd qui se dirige vers la Lune.

En transit sur la station spatiale il rencontre des confrères russes qui lui posent avec insistance mais politesse plusieurs questions au sujet d’une éventuelle épidémie sur une base lunaire.

Au terme d’un numéro de funambule digne d’un homme politique, il élude toutes les interrogations.

Une fois arrivé sur la Lune, Heywood participe à une réunion au cours de laquelle c’est à notre tour, nous spectateurs de nous faire balader.

Il confirme que la rumeur d’une épidémie est bien une ruse pour éloigner les curieux mais sans jamais évoquer la cause de cette stratégie.

Histoire de nous laisser dans le brouillard.

Brouillard qui sera vite dissipé.

Heywwod avec plusieurs collègues se rend sur un site qui a attisé la curiosité des autorité américaines.

En effet, lors d’une mission d’exploration de la surface lunaire, on a détecté une anomalie magnétique très puissante.

Emise depuis une zone située sous la surface lunaire, ça aura son importance….

On explique à Heywood que la source de cette anomalie est un objet qui se présente sous la forme d’un parallélépipède rectangle d’un noir profond qui sera rapidement nommé le monolithe.

Une excavation met au jour ce monolithe dont les origines et les fonctions sont inconnues, on peut juste supposer qu’il est très probablement d’origine non naturelle et qu’il serait enfoui là depuis 4 millions d’années.

Au moment où Heywood et son équipe l’approche, il émet un signal acoustique très puissant mais pas seulement…

Ce qui nous mène vers le troisième acte :

Nous sommes 18 moins plus tard à bord du vaisseau spatial d’exploration Discovery one ou explorateur 1 en français.

Le Discovery one emporte à son bord 5 membres d’équipage dont 3 en hibernation et une intelligence artificielle Hal ou carl en français.

Perso j’opterais pour la version originale.

Tout ce petit monde se dirige vers Jupiter.

Les 2 astronautes qui ne sont pas en hibernation, David Bowman et Franck Poole veillent à la bonne marche du vaisseau et partagent leur journées entre activité physique et divertissement : jeu d’échec, dessin..

Tout se déroule dans une ambiance studieuse, voire monotone.

Mais au cours d’une discussion entre HAL et Bowman sur l’état d’esprit de ce dernier sur certains cotés obscurs de la mission, l’intelligence artificielle annonce la prochaine défaillance d’un composant électronique.

Après remplacement et vérification, l’élément incriminé ne présente aucun signe avant-coureur de panne.

Voila qui sème le trouble chez les 2 hommes.

L’ordinateur HAL 9000 est présenté comme incapable de commettre une erreur.

Et ce dernier est bien dans l’embarras quand il s’agit de fournir une explication à ce dysfonctionnement.

Peuvent-ils toujours lui faire confiance ?

Pour les pilotes, la question est vite réglée.

Il est inenvisageable de laisser HAL gérer tout seul les fonctions vitales du vaisseau.

Ils vont donc le débrancher, du moins en partie.

La partie « consciente « va être désactivée, resteront en fonction les opérations automatiques

Malgré les précautions prises par les 2 hommes pour garder leur plan secret, Hal découvre ce qui l’attend.

Avant la désactivation, Poole effectue une sortie extravéhiculaire pour remettre en place l’élément qui a causé toute cette affaire.

C’est le moment que HAL choisi pour tuer Poole par l’intermédiaire de la capsule qu’il a utilisé pour sortir de Discovery One.

Bowman sort en catastrophe à bord d’une capsule pour tenter de récupérer son collègue, il ne rattrapera qu’un corps sans vie ….

Alors qu’il tente de rentrer à bord du vaisseau , Hal refuse tout simplement en arguant que sa mission ne peut prendre le risque d’être mise en danger par des humains.

Bowman pensant trouver une parade annonce qu’il va rentrer par le sas de secours qui s’ouvre manuellement.

Ce à quoi Hal lui répond :

Extrait

Hé oui, dans la précipitation il a oublié ce léger détail ….

Dans une tentative désespérée, il va quand même tenter la manœuvre …et il réussit .

Le sort de Hal est définitivement scellé et malgré sa tentative maladroite de médiation

Extrait

Bon la on est dans le déni complet

Et donc malgré des tentatives maladroites, il va subir une longue et pénible agonie.

Une fois HAL éteint, une vidéo démarre annonçant à l‘équipage le but véritable de la mission.

Vous vous souvenez, le monolithe lunaire a émit un signal stridant mais pas que, il a aussi envoyé un signal électromagnétique en direction de Jupiter autour de laquelle orbite un autre monolithe.

La mission consistait donc à examiner ce deuxième exemplaire.

L’existence de ces 2 monolithes était restée secrète et il semblerait que seuls les hommes en hibernation en avaient connaissance.

Arrivé à proximité du monolithe jovien, Bowman sort a bord d’une capsule pour le voir de plus près.

Et il se trouve irrémédiablement aspiré vers lui et même en lui.

Ce monolithe semble être une porte d’accès vers un univers méconnu.

S’ensuit un cheminement à travers des paysages aux accent psychédéliques.

Au terme de ce voyage il se retrouve, toujours à bord de sa capsule, dans une pièce décorée dans un style qui rappelle la mode du 18 -ème siècle.

Il subit alors d’étranges évolutions, tour à tour il va se retrouver en combinaison spatiale hors de sa capsule, ensuite plus âgé toujours vêtu de sa combinaison, le voilà à présent en vieillard attablé en train de diner et encore plus âgé dans un lit à l’article de la mort.

Un monolithe apparait au bout de son lit, Bowman tend un bras vers lui et subit son ultime métamorphose pour devenir un fœtus.

Fœtus que l’on voit flotter dans l’espace à proximité de la Terre.

Fœtus qui plante son regard dans le nôtre lors des dernières images du film.

Succés mitigé ….

A sa sortie le film n’est pas un succès évident aussi bien pour le public que pour la critique qui ne sait pas quoi en faire ,comme d’habitude j’aurais tendance a dire…

Mais est-ce un bon film ?

Dire qu’un film est bon, c’est on ne peut plus subjectif.

Si je vous en parle, vous vous doutez que je l‘apprécie !

Quoique… ça pourrait être drôle de faire une émission sur des films que je déteste, juste pour me défouler !

Donc pour moi, oui 2001 est un bon film.

Très bon même.

Au point de dire, comme beaucoup de monde, que c’est un chef d’œuvre ?

Hum.. pas sûr !

J’aime le travail de Stanley Kubrick, il a brillamment réalisé ses films et ce dans des genres bien différents.

Et qu’il s’attaque à la science-fiction ,c’est à la fois surprenant et prometteur.

Et donc, qu’est-ce qui en fait un très bon film ?

Déjà la narration originale, on ne suit pas le parcours d’un ou plusieurs héros tout au long du film.

Certes tous les films sont découpés en plusieurs actes mais rarement d’une façon aussi tranchée qu’ici.

A chaque acte ce sont des personnages différents qui entrent en jeu, les hommes préhistoriques dans le premier, le docteur Heywod Floyd dans le deuxième, les astronautes Poole et Bowman ainsi que HAL dans le troisième.

Seule entorse à ce principe, on retrouve Bowman dans le quatrième acte.

Le seul point commun qu’on puisse trouver, c’est le monolithe.

Noir et énigmatique …

Le monolithe.

Jamais, du moins de mon point de vue, un objet n’a été aussi marquant et représentatif de la culture de la science-fiction.

Hé oui, je met culture et science-fiction dans la même phrase …

Vous pourriez me retorquer que par exemple la Delorean de retour vers le futur est iconique, certes mais cela reste un « outil » qui aide dans le déroulement de l’intrigue.

Le monolithe, lui est entouré d’une aura de mystère : quel est son rôle ? a-t-il une conscience ?

Il jalonne l’histoire de l’humanité, il semble apparaitre comme par magie à des moments charnières de l’évolution humaine.

A l’aube de l’humanité , son arrivée coïncide avec la découverte de l’outil  par l’homme préhistorique.

Mais là déjà,  se pose la question, comme pour l’œuf et la poule.

Le monolithe est-il témoin de cette découverte ou en est-il le provocateur ?

Sur la Lune, il est découvert pendant l’exploration de celle-ci et envoie un signal lorsqu’il est déterré.

La nouvelle d’Arthur C Clarke qui a inspiré 2001, se nomme La sentinelle, ce qui donne le ton.

Le monolithe serait là pour valider en quelque sorte la progression technologique de l’humanité.

D’accord mais dans le premier acte, si il est le simple témoin, comment a-t-il pu savoir où et quand se pointer ?

Parce que la découverte de l’outil par les australopithèques ne s’est pas faite comme ça en un claquement de doigt et par un seul individu.

Ce genre de processus s’étale sur de longues périodes et n’est pas le fait d’un seul individu.

Ce n’est pas Archimède dans sa baignoire qui s’écrie Eureka !

Si il est là pour insuffler l’idée, l’humanité serait donc une expérience que l’on surveille en posant des capteurs pour connaitre son avancée ?

Et tout miser sur un individu, c’est plutôt léger comme impulsion.

Certes on voit sa tribu le copier mais il peut arriver tellement d’écueils dans la vie de cette tribu, elle peut être décimée par la maladie.

Il faudrait donc multiplier les impulsions pour voir l’idée se répandre à suffisamment de monde pour qu’elle soit pérenne.

Ou alors, c’est juste une licence poétique, un résumé imparfait du processus que Stanley aura montré ainsi.

Pourquoi pas ? l’œuvre appartient à son créateur.

On le retrouve ensuite en orbite autour de Jupiter.

Et il semble être là aussi pour valider une autre étape de l’évolution humaine, le voyage interplanétaire.

Car si aller sur la Lune peut sembler « simple » , on l’a fait il y a 50 ans, voyager vers Jupiter c’est pas la même limonade.

Donc le monolithe valide une nouvelle étape et devient un passage pour Bowman.

Celui-ci retrouvera le monolithe une dernière fois dans la chambre reconstituée avant de devenir un fœtus.

Fœtus qui symboliserait la prochaine évolution de l’homme vers un être supérieur , mais ça j’y reviendrais plus tard.

Le monolithe ne se réduit pas à sa fonction, il est aussi un symbole.

Il montre à l’humanité, à partir de l’épisode lunaire du moins , qu’elle n’est pas seule.

Bon comme ambassadeur on a connu plus enjoué et plus démonstratif et plus discret …

Pour signaler le nouveau pas franchi par les humains, il émet un signal strident à ses « propriétaires ».

Comme courrier diplomatique, on a vu plus discret.

A noter que, jusqu’à présent, les interactions monolithe/humain sont quasiment inexistantes.

C’est ça qui est marquant, l’objet ne communique jamais directement avec les humains.

On suppose qu’il a insufflé une idée à un australopithèque et là il envoie un signal dans l’espace.

A aucun moment il ne laisse transpirer un indice sur son origine ou sa fonction.

Les terriens qui le découvrent sur la Lune l’ont examiné sous toutes les coutures, sans rien pouvoir déceler soit dit en passant.

Et si il n’y avait pas eu ce signal, l’histoire s’arrêtait sur la Lune.

Comment un protagoniste aussi peu communicatif a pu avoie une aussi grande influence dans le film et dans la « vraie vie ».

Tout ce qu’on connait de lui ce sont ses proportions : 1 par 4 par 9.

Ce sont les carrés des 3 premiers nombres entiers.

Clin d’œil mathématique des créateurs du monolithe ,peut-être .

Mais c’est tout ce que l’on connait de lui, il ne reflète pas la lumière, ce qui complique son étude.

Pareil pour les autres longueurs d’onde, rayons x, laser … rien ne passe à travers, ou plus exactement, il ne renvoie rien.. nuance.

Les mystères de son origine, de sa constitution en font un protagoniste aussi insondable qu’inattaquable.

C’est tout ça qui fait de lui un symbole quasi-universel de la science-fiction.

Pour la petite histoire, la forme du monolithe aurait été inspirée à Kubrick par certaines peintures de Georges Yatrides.

En particulier le tableau nommé : Christ, Leica et orange de 1963

Un film visionnaire ?

Une autre raison de la qualité de ce film, le mecha-design.

Avant 2001 les vaisseaux spatiaux étaient des véhicules aux aspectes baroques et scintillants.

Avec Kubrick on entre quasiment dans la hard sf , tout ce qu’on voit est crédible voire évident pour des spectateurs d’aujourd’hui et on se dit qu’il a vu juste sur beaucoup de points .

Alors imaginez le choc en 1968 ,1 an avant les premiers pas de l’homme sur le Lune !

Il faut y ajouter également le souci du détail proche de l’obsession du réalisateur.

Il était déjà reconnu pour son travail soigné de l’image, là il s’y superpose les maquettes ultra détaillées des vaisseaux et le tambour géant pour recréer le poste de pilotage du Discovery one.

Autre élément majeur dans la réussite de ce film et de son coté fondateur de la sf moderne : la musique.

La musique évidemment !

Personne auparavant n’a eu l’idée de mêler des images de vaisseaux évoluant dans l’espace avec de la musique classique.

Les puristes ont dû hurler au blasphème mais le mélange fonctionne et même très bien !

Une musique est irrémédiablement associée au film , Ainsi parlait Zarathoustra de Richard strauss.

Musique inspirée à son compositeur par un texte de Freidrich Nietzsche qui a le même nom.

Ce texte, un poème parle de la transformation de l’homme vers un surhomme.

Pas dans le sens super homme à la manière d’un super héros bodybuildé et prêt à en découdre.

Mais comme un humain qui s’élève vers une strate de conscience supérieure à l’image de ce qui arrive à Bowman à la fin du film.

Cette musique accompagnera chaque passage d’une strate à l’autre.

Du singe vers l’homo habilis et de de l’astronaute vers le surhomme.

Autre particularité du film, le design sonore.

Là aussi, le souci d’exactitude est présent.

Dans l’espace il n’y a pas de bruit. Du tout.

Quand un astronaute est dans sa combinaison, on entend les bruits de fonctionnement de la combinaison et la respiration du personnage.

Ce choix à mettre au crédit de Stanley pour le sens du détail a malheureusement participé à rendre ce film étanche à de nombreuses personnes.

D’autant plus que ces séquences sont nombreuses et que les dialogues ne sont pas nombreux ,40 minutes sur 2h20 et qu’ils sont souvent d’une banalité écrasante.

Un détail en passant, dans ce film ils mangent… souvent.

C’est étonnant cette fixette sur les repas, autant parfois ça peut servir le contexte, comme lors d’un voyage en impesanteur où l’on voit le personnage consommer son plateau repas par le biais de pipette.

Pour les autres, je ne vois pas, peut-être pour aider le spectateur a trouver un repère dans cet univers inconnu.

Il y un personnage dont je n’ai pas encore parlé et qui a presque une aussi grande place dans la culture populaire que le monolithe et dont la matérialisation est toute aussi abstraite.

Le sixième passager ….

HAL , celui par qui le malheur arrive on pourrait dire.

Mais est-il aussi méchant que les apparences nous laissent croire.

Quand on connait les tenants et les aboutissants on comprend mieux sa réaction.

Le but réel de la mission est caché à Poole et Bowman, seuls les astronautes en hibernation et HAL sont au courant.

Ce qui le perturbe et le pousse a questionner Bowman sur l’intérêt de la mission.

Il se trouve en porte à faux par rapport aux deux hommes et va en quelque sorte somatiser.

Et commencer par faire une erreur, ce qui pour un ordinateur de son calibre et qui a pour mission de gérer un vaisseau spatial habité est inconcevable.

Il va d’abord essayer de se défalquer sur ses concepteurs sans succès pour finalement supprimer un des astronautes et tenter de tuer le deuxième.

Entre temps il aura débranché les 3 autres membres en hibernation.

Tout ça pour pouvoir accomplir la mission qui lui a été attribué au mépris du dilemme qui inévitablement se poserait à lui.

On lui confie 5 vies humaines et on lui dit que la mission l’emporte sur toute autre considération.

Comment voulez-vous qu’il s’en sorte alors qu’il comprend qu’on veut le débrancher ?

Un instinct de survie peut-être …

Petite anecdote : pour représenter le point de vue de HAL, Kubrick utilisera un objectif diffèrent.

Je m’explique

Attention, je vais utiliser des mots compliqués !

Quand on assiste à une scène d’un point de vue extérieur on parle de point de vue extradiégétique, on assiste à l’action sans en faire partie. Et dans le cas qui nous intéresse , le rendu de la scène est classique.

A l’opposé il y a le point de vue intra diégétique un point de vue à la première personne, nous sommes les yeux du personnage.

C’est le choix de Stanley pour HAL, on voit ce qu’il voit au travers d’un objectif grand angle , on a un champ de vision très large mais ça déforme l’image et on perd en profondeur de champ.

Doit-on y voir une allégorie de la perception de Hal ?

Bilan

Donc au final , 2001 est un bon film ?

Sans surprise, je vais dire oui.

Est-ce un monument de la SF , un incontournable du cinéma en général ?

Je ne vais pas être définitif en vous disant oui , que c’est un chef d’œuvre, qu’il faut absolument le voir et l’apprécier.

Je vous laisse le choix de vous faire votre propre idée, mais je vous le conseille, par acquis de conscience.

Histoire de vous faire votre propre idée, c’est toujours mieux .

Je l’ai découvert il y a presque 30 ans et je me souviens l’avoir beaucoup apprécié, j’ai toujours eu un faible pour les films contemplatifs…

Je l’ai revu pour l’écriture de cette émission et malgré un œil plus critique et expérimenté, j’ai quand même passé un très bon moment.

Alors oui , il est un peu difficile d’approche, il a un coté abstrait qui peut faire « peur » et son aura de monument du 7 eme art peut rebuter.

Si on y ajoute la crainte de n’y rien comprendre, ça parait logique de ne pas s’y frotter.

Il fait partie de la catégorie de ces films auxquels :si on « resiste » , on glisse dessus et  on passe à coté.

Je ne vous demande pas de débrancher le cerveau mais de considérer ça comme une expérience.

J’ai l’impression de parler comme un publicitaire …

Si vous n’y comprenez rien ,ce n’est pas grave.

Et je vais vous confier un secret : Arthur C Clarke aurait dit à propos de 2001 : Si vous avez compris 2001 ,c’est que nous avons echoué….

Car Kubrick et Clarke voulaient que l’on soit devant ce film comme les protagonistes sont devant le monolithe…

Une mise en abime en quelque sorte …

Voila qui clôt le dernier numéro de la saison.

Je vous donne rendez-vous pas en septembre, pas tout de suite en tout cas..

Mais en juillet et aout pour une version estivale de Vous reprendrez bien un peu de SF ?