Moules perlières d’eau douce – photo Hervé Ronné

Petite moule d’eau douce autrefois très courante dans nos rivières bretonnes, la mulette perlière témoigne de la qualité des eaux où elle vit. L’Epaga (Etablissement public d’aménagement et de gestion du bassin de l’Aulne) et Bretagne vivante assurent un suivi scientifique de sa population et de sa santé dans la vallée de l’Ellez.

Le suivi sur le site internet de l’Epaga

Réécoutez l’émission sur la mulette perlière réalisée avec Bretagne vivante

La vallée de l’Ellez, dans les monts d’Arrée, reste l’un des espaces aquatiques du Finistère les mieux préservés. En témoigne sa biodiversité exceptionnelle et la présence de loutres, castors, saumons, libellules, mais aussi plus de 8 000  mulettes perlières (margaritifera margaritifera), une petite moule d’eau douce unique en son genre et bien menacée (en danger critique d’extinction)… L’Ellez est l’un des derniers cours d’eau refuge pour ce mollusque puisqu’il abrite 70 % des mulettes bretonnes.

L’Epaga, Bretagne vivante et la fédération de pêche du Finistère mènent diverses actions pour mieux connaître et préserver les milieux aquatiques dont dépendent l’espèce. L’un des enjeux de ces actions est d’évaluer la bonne santé de la population de mulettes de l’Ellez et de lui permettre de perdurer sur un temps long.

Une espèce parapluie, témoin de la qualité écologique de tout un bassin versant

Les mulettes ont été victimes de surpêche (pour leurs perles, présentes dans une moule sur 100) et d’un cycle de reproduction exigeant : les scientifiques estiment que sur un million de larves émises, moins de 10 parviennent à atteindre l’âge adulte ! Mais quand elles se plaisent dans un milieu, les mulettes peuvent vivre jusqu’à 70 ans. Elles sont ce que l’on appelle une espèce parapluie car, comme elle ont besoin que l’ensemble du bassin versant soit en bon état pour se développer, leur protection suppose de préserver des écosystèmes entiers accueillant des milliers d’autres espèces.

Voici un reportage sur le terrain, à l’occasion d’une observation pour établir des pyramides des âges : 100 mulettes sont mesurées sur 2 sites différents (avant d’être remises dans leur milieu naturel). Cette action avait déjà été réalisée sur d’autres sites en 2020 et Bretagne vivante avait constaté un déficit de jeunes adultes.

Des actions pour aider les mulettes perlières

L’Epaga a lancé en 2020/21 un programme d’actions d’environ 35 000 € : des installation d’abreuvoirs pour éviter que les bovins ne piétinent le fond des cours d’eau (les sédiments étouffent alors les jeunes mulettes) et des aménagements d’obstacles pour permettre la circulation des poissons sur lesquels les larves des mulettes s’accrochent, ainsi que des suivis de la qualité de l’eau et une étude sur l’érosion des sols. Un programme encore plus ambitieux d’environ 70 000 € est envisagé pour 2022.