En 2020, 1100 kilos de déchets ont été ramassés le long des 58 km de berges de l’Elorn, à 93% des déchets plastiques. Le syndicat du bassin de versant participe à un projet européen de lutte contre cette pollution plastique jusqu’en 2023.

Le site internet du bassin de l’Elorn

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Réécoutez l'interview de Stéphanie Isoard, chargée de mission biodiversité du bassin de l'Elorn

Les plastiques sont partout, sous forme de macro déchets (plus d’un demi centimètre), ou de micro particules qu’on ne voit pas mais qui sont ingérées par les animaux les plus petits et s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire, jusqu’à finir dans les estomacs humains. 10 millions de tonnes de déchets plastiques – soit un camion poubelle par minute –  sont déversés dans l’océan chaque année et 80% de ces déchets viennent du continent, charriés par les cours d’eau. 

Les impacts de cette pollution ? On estime que 100 000 mammifères marins par an s’étouffent avec des déchets plastiques, mais on ignore encore largement les effets à long terme de cette omniprésence du plastique, sur la biodiversité pou la santé humaine.

De part et d’autre de la Manche, on expérimente pour lutter contre la pollution plastique

Le syndicat de bassin de l’Elorn participe avec 18 partenaires à un projet européen Interreg doté de 14 millions d’euros, autour de la lutte contre la pollution plastique jusqu’en mars 2023. Le projet concerne d’autres territoires comme la baie de Douarnenez, Plymouth, le département de la Manche mais aussi des organismes de recherche comme le CNRS, l’Ifremer et Océanopolis. Chaque territoire mène des actions différentes même si certaines expériences seront transposables à d’autres bassins versants.

En ce qui concerne le bassin de l’Elorn, l’idée est d’étudier de près les déchets plastiques des berges sur tout le fleuve, depuis sa source à Commana, jusqu’à son estuaire à Plougastel-Daoulas, pendant trois ans.

Sur l’Elorn, des actions en trois temps : ramassage, étude et sensibilisation

Depuis janvier 2020, un ramassage complet des déchets le long des 58 km de berges de l’Elorn a été mené par un prestataire mais aussi des associations et des scolaires riverains. Les déchets ont été analysés selon une grille de 121 catégories : contenants alimentaires, mégot de cigarette, polystyrène, boites de conserves, verre, etc.
En 2020, 1100 kilos de déchets ont été ramassés, dont 93% en plastique ; une majorité était trop fragmentée pour être identifiable (d’où l’urgence de ramasser les macro déchets avant qu’ils se morcellent sous l’action des éléments naturels), venaient ensuite les emballages agroalimentaires (bonbons, compotes en gourde).
Un même ramassage est en cours en 2021 et un troisième aura lieu en 2022 pour observer les évolutions.

Autre action menée pour sensibiliser le public : la pose de filets de rétention sur certaines sorties d’eau pluviale pour faire comprendre que les déchets jetés dans les caniveaux vont directement à la rivière et donc dans l’océan. Des macarons « ici commence la mer » ont été posés à côté de certaines grilles d’eaux pluviales pour le rappeler au public qui l’ignore souvent.

Enfin, le syndicat de bassin de l’Elorn mène des interventions auprès des collégiens (Sizun, Landerneau, Landivisiau) qui ont désigné leurs éco-délégués pour sensibiliser le reste de la population à la pollution plastique des rivières et mers.

Le club des Écorrigans regroupe par ailleurs des associations ou particuliers des communes du bassin versant de l’Elorn qui s’impliquent dans le ramassage des déchets des berges ou de l’estuaire ; un site internet dédié leur permet de suivre les conseils du syndicat de bassin pour aider à la collecte des données.

La semaine de l’Elorn, du 27 septembre au 3 octobre 2021

Les scolaires, les élus sont invités à suivre des animations à l’occasion de cette semaine, consacrée cette année à la pollution plastique.
Le dimanche 3 octobre 2021, plage du Douvez à Guipavas de 14h à 18h  jeux et animations permettront au grand public de comprendre la problématique des déchets plastique mais aussi de découvrir la faune et la flore de l’estuaire de l’Elorn, une biodiversité à préserver !