C’est l’un des amphibiens les plus communs en Bretagne : la salamandre tachetée trouve un cadre de vie propice dans notre région, avec des températures clémentes et de l’humidité. Stéphane Wiza, herpétologue de l’association Bretagne vivante nous dresse son portrait et nous explique comment l’observer.

La lettre de l’herpétologie (science des reptiles et amphibiens) sur le site internet de Bretagne vivante

 

Aussi silencieuse que colorée (de noir constellé de jaune, parfois orangé), la salamandre tachetée est l’une des 7 espèces au monde de salamandres et la seule qu’on trouve en Bretagne.
Elle se nourrit d’insectes, de limaces, vers et autres invertébrés pas trop coriaces.
Essentiellement terrestre et nocturne, elle passe la journée en forêt sous un tas de bois ou un rocher avant de sortir se nourrir.

Reproduction de la salamandre tachetée au printemps ou en automne

Le printemps et l’automne sont les saisons de sa reproduction (l’accouplement a lieu plutôt en été). Ovovivipare, la femelle salamandre, qui peut stocker les spermatozoïdes et même les œufs fécondés en son sein pendant plusieurs mois voire plusieurs années, délivre ses rejetons dans un point d’eau pas trop froid (rivière, fossé, lavoir, mare) ; elle le fait où elle a pied car elle nage très mal.
Les têtards déjà bien formés vont passer deux à six mois dans l’eau et finissent souvent dévorés par leurs congénères ou d’autres prédateurs (oiseaux, autres amphibiens, grosses larves). Ceux qui survivent sortent de l’eau pour regagner la terre ferme. Les salamandres ne sont adultes que vers 5 ou 6 ans et peuvent vivre une vingtaine d’années.
 

Les conditions d’habitat favorables aux salamandres

Comme elle est venimeuse pour qui la croque, la salamandre tachetée a peu de prédateurs (et il est interdit de la manipuler puisque c’est une espèce protégée). Elle souffre en revanche de la raréfaction de ses proies, victimes des pesticides. Peu exigeante, elle a besoin d’un milieu terrestre riche en cachettes (forêt, bois, jardin pas trop entretenu, haie bocagère) avec un point d’eau à proximité (moins de 100 mètres) pour larguer ses têtards. Elle apprécie le climat breton humide et frais sans être trop froid.

La salamandre tachetée est moins menacée que d’autres amphibiens mais ses effectifs régressent malgré tout et elle est aussi suivie de près par les naturalistes ; vous pouvez participer à des observations comme l’enquête nationale de la SHF, la nuit des dragons et l’enquête faune de Bretagne vivante sur le territoire de Brest métropole (l’enquête de novembre 2021 sera consacrée à la Salamandre).