Ruşan Filiztek a arpenté pendant 10 ans les chemins de l’Asie mineure pour parfaire sa connaissance de la musique Kurde. Il est en concert le 9 décembre à l’auditorium du conservatoire de Brest.

Le festival NoBorder

Photo : Houy Fourcat Photography ©

Le stranbej

Ruşan est d’origine kurde, il est né à Istanbul et a grandi à Diyarbakir, la capitale des Kurdes en Turquie. C’est son père qui lui apprend la musique dès son plus jeune âge, ensuite il suit des formations musicales plus scolaires, au conservatoire national de Sakarya, ou à la fac de Marmara. Il a fini par s’installer à Paris il y a quelques années pour faire des études d’ethnomusicologie à la Sorbonne. En octobre, il a sorti son premier album, Sans Souci, sur le label Accords Croisés. Mais il a déjà un petit CV, en 2017 il compose la bande originale du film Djam de Tony Gatlif, et en 2019 il est lauréat du Prix des Musiques d’Ici. On l’appelle le « stranbej », ça veut dire le compteur de mélodie, et ça définit bien son rôle. Avec son instrument très typique, son tembur, qu’on appelle aussi saz, il est une sorte de ménestrel de la musique Kurde.

Transmettre la musique Kurde

Ruşan Filiztek a pour but d’étudier autant qu’il peut toute l’histoire des musiques d’Anatolie et de Mésopotamie, pour en dresser un portrait le plus fidèle possible et le transmettre dans sa musique. Parce que comme il le dit si bien, la mémoire des gens c’est le seul endroit qu’on ne peut pas détruire, effacer, ou voler. Pour parfaire son jeu, il a voyagé pendant 10 ans dans toutes les régions baignées de musiques Kurdes, Turquie, Grèce, Arménie, Iran, Irak, Syrie. Selon lui, la musique kurde se reconnaît par ses ornements vocaux et instrumentaux, improvisés, mais spécifique. Et la connexion avec la musique médiévale de Jordi Savall s’est donc faite assez logiquement. En plus, Ruşan aime mélanger sa musique avec des artistes aux styles différents comme du flamenco ou de la musique Irlandaise. Dans son album Sans Souci, il y a un titre éponyme, qui vient d’une chanson traditionnelle du pays gallo, et oui la Bretagne est vraiment partout. Et le clip est super (à voir ici), une animation dans un style de peinture, je vous conseille d’y jeter un œil.

Mais par-dessus tout, jetez un œil au concert de Ruşan Filiztek, aujourd’hui, jeudi 9 décembre, à l’auditorium du conservatoire de Brest.