Dans le cadre du projet Sonars, initié par La Carène et le laboratoire BeBEST, François Joncour sort l’album Sonars Tapes. En collaboration avec plusieurs artistes, dont la mer elle-même !

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La beauté d’une catastrophe

A l’origine, François Joncour est un guitariste, mais il a évolué vers la musique électronique et expérimentale. Il a commencé avec les groupes Pastoral Division et I Come From Pop. Ensuite, il s’est lancé en solo sous le nom de Poing, et le voilà maintenant au grand jour sous son vrai nom. Et l’album, Sonar Tapes, ça vient du projet Sonars, créé par La Carène à Brest, et le laboratoire BeBEST. Un laboratoire franco-québécois, qui s’intéresse à l’écologie sous-marine, et surtout aux nuisances sonores causées par l’Homme, sur les fonds marins. Ces deux structures ont donc fait appel à des artistes, pour mélanger l’art et la science autour d’un but commun, la sensibilisation à la préservation des océans. Le premier interlude résume parfaitement la démarche de cet album : « Ce qu’on entend, c’est la beauté d’une catastrophe ». Utiliser les sons de la mer et de sa détresse, et les mélanger avec la musique. On entend la même phrase, mais en anglais, dans le premier titre de l’album, Piling Underwater, chanté par Ned Crowther. Le clip de ce morceau montre un astronaute assez spécial, qui erre dans les rues d’une ville de Brest désertée. C’est un morceau qui parle notamment de la pollution sonore dans l’océan.

Utiliser les bruits de la mer

Le compositeur a utilisé toutes sortes de bruits liés à la mer pour les intégrer dans les morceaux. Il en a reçu une partie du laboratoire mais il est aussi allé en capter lui-même. On trouve des bruits de vagues, de mouettes ou de pluie, mais aussi des sons négatifs, utilisés comme une sonnerie d’alerte, par exemple un moteur de bateau ou une banquise qui s’effondre. Le but de l’album, c’était à la fois de sensibiliser sur la situation de nos océans, mais aussi de dresser un portrait musical des chercheurs qui sont sur le projet. Donc, pendant plusieurs semaines, François a suivi les scientifiques et leur a posé des questions sur leur métier, et sur leur goût musicaux, pour que les morceaux leur ressemblent le plus possible. Par exemple le final grandiose de l’album, le morceau Ô Spitzberg, est dédié à une acousticienne, fan du Spitzberg, cette île de l’océan Arctique. Elle nous offre donc cette outro de dix minutes qui mêle des sons d’iceberg qui craquent avec des violons. Et c’est d’ailleurs une montagne du Spitzberg qui est utilisée pour la pochette de l’album et pas des vagues comme on pourrait le croire.