Bretagne vivante accompagne 4 aires marines éducatives dans la région dont deux dans le Finistère à Landéda et Plougastel-Daoulas. Sur ces petits territoires du littoral, comme des plages, les enfants et leurs profs sont invités à découvrir les milieux naturels et à les protéger par des actions qu’ils conçoivent eux-mêmes.

Retrouvez l’association Bretagne vivante une fois par mois dans Lem. 

Interview de Virginie Antoine, chargée de mission Mer et littoral et Karine Viseur, éducatrice nature de Bretagne vivante.

Les Aires marines éducatives ont été inventées dans les écoles des îles Marquises en 2012 et le concept s’est répandu en France métropolitaine, jusqu’à être développé par l’Office français de la biodiversité qui se charge désormais de la labelliser. Il en existe environ 200 en France et, avec les Aires terrestres éducatives, 65 en Bretagne. L’idée est qu’une classe (une équipe enseignante ou un/e prof et les élèves) de CM1 à la sixième décide d’investir un espace littoral de petite taille (par exemple une plage) proche de l’école ou du collège. Le suivi est assuré par un référent naturaliste (comme un éducateur de Bretagne vivante ou de toute autre structure liée à l’environnement) et la commune est généralement impliquée. Le travail dure au minimum une année scolaire mais ça peut être davantage selon les financements. Il n’existe aucun financement dédié, chaque initiateur d’Aire marine éducative doit trouver les fonds.

Des plages comme support pédagogique et des intervenants liés à ces milieux

L’équipe de Bretagne vivante Brest co-gère donc deux Aires marines éducatives depuis 2019, avec l’école Joseph-Signor de Landéda et l’école Saint-Pierre de Plougastel-Daoulas. Les projets ont commencé par la découverte du milieu lui-même, notamment une approche sensorielle (toucher, ouïe, odorat et goût inclus) puis les enfants et leurs enseignants ont dû construire eux-mêmes un projet en fonction des constats qu’ils avaient fait sur place.
En outre, un financement européen permet des rencontres avec des professionnels de la mer (pêcheurs, chercheurs, ostréiculteurs, etc.). Les enfants de Landéda travaillent ainsi avec le musée des goémoniers et des algues de Plouguerneau ; ceux de Plougastel ont pu échanger avec un historien à propos du port du Tinduff. Les rencontres se font sur le terrain (c’est primordial) ou en classe, sous forme d’interviews qui seront restituées dans un petit livret.
Outre le reportage et la sensibilisation à un milieu naturel, les objectifs sous-jacents de cette gestion d’Aire marine sont aussi de faire connaître les métiers de la mer pour éventuellement susciter des vocations et d’impliquer un maximum d’acteurs des territoires concernés.

L’idée pour Bretagne vivante est aussi de transmettre les méthodes de pédagogie active que l’association pratique depuis longtemps. À terme, le but est bien que les enseignants porteurs d’une Aire marine éducative deviennent autonome et puissent poursuivre le travail au long cours, avec d’autres élèves.