Run ar Puñs à Châteaulin c’est un lieu de création artistique, de concerts, de vie… et ce sont aussi des personnes, salariées ou bénévoles qui construisent ensemble l’histoire du hameau. Pas toujours facile de décider collectivement, mais ça fonctionne depuis 44 ans ! Antoine De Bruyn le directeur de Rapass (Run ar Puñs association) nous explique comment.

L’association Rapass sur le site internet de Run ar Puñs

Run ar Puñs a commencé modestement, comme un bar (privé) en 1978… avant de devenir une salle de concert portée par une association Rapass créée en 1990. Elle a bien grandi puisqu’elle compte aujourd’hui 270 adhérents, une soixantaine de bénévoles actifs qui interviennent dans la vie du lieu (organisation des concerts, tenue du bar, participation aux chantiers de rénovation, conception d’événements, de nouveaux projets) ou l’administration de l’association : le Conseil d’administration compte 13 membres. S’y ajoutent 7 salariés permanents et 3 techniciens intermittents réguliers.

Tous les bénévoles ne sont pas forcément volontaires pour prendre part aux décisions stratégiques quant aux orientations et à l’avenir de Run mais celles et ceux qui le souhaitent peuvent participer, tôt ou tard. Le CA se réunit tous les mois en présence d’Antoine De Bruyn le directeur de Rapass et plusieurs décisions y sont prises, avec ou sans vote selon ce qu’indiquent les statuts. Les membres testent des méthodes de démocratie participative comme la décision par consensus (ou consentement).
Pour éviter un écueil courant dans la vie associative, le décalage entre vision de l’équipe salariée et vision du CA, des « binômes » ont été formés, chaque salarié peut s’appuyer en particulier sur un administrateur ou une administratrice référente. Les temps d’échanges et d’information voire de formation mutuelle salariés/administrateurs sont fréquents et réguliers.

Se développer mais garder de l’horizontalité dans les décisions

Au long cours, l’histoire de Run a bien sûr été marquée par des crises, des dissensions, des débats houleux… encore récemment, l’attitude à adopter face au pass sanitaire a par exemple été discutée.

Le début de la vente des bâtiments et du terrain par les propriétaires historiques, les L’Haridon, s’est traduite par la création de Vendero, un Fonds de dotation, statut qui permet la transmission par legs et qui garantit que le lieu restera à jamais voué à l’intérêt général. À cette occasion, une autre association avait été créée pour porter le projet, le Collectif du hameau, dont les membres souhaitent toujours participer aux projets de Run ar Puñs.

Par ailleurs, le projet du hameau prend de l’ampleur : le réseau paysan Civam du Finistère travaille à la création de ses nouveaux locaux (bureaux et formations) à moyenne échéance, la future exploitation maraîchère et son éco-restaurant nécessiteront aussi la création ou l’adjonction de nouvelles structures à l’horizon 2024.
Il sera donc important de continuer à faire vivre la démocratie au sein de cette « galaxie » Run ar Puñs et de permettre à toutes les structures et personnes impliquées d’être associées aux décisions importantes. Des intervenants extérieurs pourront être consultés, pour transmettre les techniques de décision collégiale, et pour apporter aussi un peu de recul.