Créée par les professionnels de santé et de l’éducation de Rosnoën, Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h et Le Faou, l’opération de sensibilisation « Grandir avec les écrans » revient en ce mois de mai 2022. Au programme : des échanges avec les familles, du théâtre-forum et une conférence gesticulée.

La page Facebook du collectif Grandir avec les écrans

Réécoutez l'interview de Sophie Lallemand, médecin généraliste

Avec un peu plus de 6 écrans par foyer en France, on ne pourra pas faire sans les télévisions, smartphones, tablettes, consoles de jeux vidéo, ordinateurs et autres liseuses ou montres connectées… il faudra bien que les enfants puissent côtoyer les écrans en évitant au maximum leurs impacts néfastes sur la santé.
Cette réflexion est menée depuis 2018 par le collectif « Grandir avec les écrans » qui rassemble professionnels de santé, de l’enfance et de la petite enfance du secteur de l’Aulne maritime : enseignants, assistantes maternelles, médecins, orthophonistes, équipes de crèches, infirmières, infirmiers scolaires, etc.

Une opération de sensibilisation des familles ludique et gratuite

Une première édition de la campagne de sensibilisation Grandir avec les écrans a été lancée en mars 2020 et voici donc la seconde, en mai 2022.

Comme la dernière fois, les écoles maternelles et élémentaires de Quimerc’h, Pont-de-Buis, Rosnöen, Le Faou proposeront à leur élèves de relever le défi « Matins sans écrans » du 16 au 20 mai 2022.  Chaque élève volontaire pour arrêter tout écran à la maison se verra remettre un bracelet afin d’être ambassadeur du défi. Chaque jour, des échanges auront lieu en classe avec les enseignants sur le sujet.

Trois temps forts ouverts sont proposés aux public, en particulier aux familles, en ce mois de mai 2022 :

  • Le 5 mai 2022, un Papo’thé a permis aux parents d’échanger sur le thème  « les enfants, les écrans et nous » avec l’aide de  Farah Berber Unger, une coach en parentalité.
  • Un forum-théâtre « Vis l’insta présent » animé par la compagnie Impro Infini de Brest, mélangera scènes d’improvisation et échanges avec le public sur les thématiques liées aux écrans (utilisation, réseaux sociaux, harcèlement, etc) vendredi 13 mai 2022 à 20h à la médiathèque de Quimerc’h.
  • Une conférence gesticulée, L’écran méchant loup, animée par Philippe Caseneuve propose au public de se plonger dans les questions liées à la place des écrans dans nos vies de manière ludique et interactive jeudi 19 mai 2022 à 20h salle polyvalente de Rosnoën.

Une bande-dessinées réalisée avec l’illustrateur Pablo Vasquez sera distribuée gratuitement dans les écoles du secteur.

Radio Évasion a quant à elle recueilli la parole des adolescents de l’Espace jeunes de Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h sur cette question.

Les effets des abus d’écran sur la santé des plus jeunes

L’idée n’est pas de proscrire les écrans mais de sensibiliser les parents à l’impact de leur usage immodéré. En effet, les études scientifiques se penchent de plus en plus nombreuses sur la question et soulignent les conséquences de cet abus d’écrans. Utilisés trop tôt, les écrans (même allumés en fond dans une pièce) ont un impact sur la concentration des tout-petits qui se répercutera ensuite sur leurs capacités d’apprentissage. Les liens entre l’usage trop précoce et trop intense des écrans et les TDAH (Troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) sont établis. Deux heures d’écran par jour avant 6 ans multiplient par 7 les risques de troubles dys (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie…).

Les troubles visuels sont par ailleurs en forte hausse, en particulier la myopie, devenue « épidémique » chez les plus jeunes, et elle est irréversible.
Parmi les effets indirects, on peut ajouter la sédentarité induite par la consommation d’écrans. Les enfants sortent moins, se dépensent moins et grossissent.
Depuis 25 ans, on a perdu une heure de sommeil, ce qui est énorme quand on est adolescent et que son cerveau est en pleine croissance. En outre, regarder un écran moins de 2 heures avant le coucher perturbe l’endormissement.
Indirectes également, certaines addictions reconnues médicalement sont liées aux écrans : aux jeux vidéo (Fortnite en particulier) et aux jeux d’argent. Ce sont des addictions identifiées comme telles car elles s’accompagnent d’accoutumance, de dépendance et d’un véritable sevrage, autrement dit une souffrance quand on les supprime.
Hors du champ purement médical, on peut ajouter les problèmes comportementaux liés réseaux sociaux : harcèlement en ligne, troubles de l’estime de soi liés à la comparaison permanente avec les autres, etc.

Quelques conseils aux parents pour l’éducation aux écrans

Pour réguler les effets des smartphones, tablettes, télévisions, consoles de jeux ou ordinateurs, les parents sont invités à s’interroger sur leur propre rapport à ces outils et sur l’image qu’ils renvoient à leurs enfants. Ensuite, il est fortement recommandé d’éviter tout écran avant 3 ans, et ensuite de garder les écrans hors de la chambre. Il faut aussi arrêter les écrans 2 heures minimum avant le coucher ;  les éviter aussi avant l’école pour ne pas perturber l’attention future. A table, écarter aussi les smartphones et télévisions pour discuter et permettre à l’enfant d’écouter sa sensation de faim : il est démontré que quand on mange devant un écran, on augmente de 30% la quantité de nourriture avalée.

Enfin, il faut aussi apprécier les écrans pour leurs bons côtés : l’aide scolaire qu’on peut y trouver, les jeux éducatifs (certains sont utilisés dans les services pédiatriques) et de bons moments passés en famille devant un dessin animé ou un jeu vidéo.