Privé brutalement d’une subvention du Conseil départemental, le Civam du Finistère se retrouve en difficulté et craint pour sa pérennité. Pourtant, l’action du réseau paysan pour assurer la transmission agricole mais aussi expliquer les réalités quotidiennes de l’agriculture au grand public est cruciale, surtout en ces temps de changement climatique.

Émission mensuelle réalisée en partenariat avec le Civam Finistère 

Le Civam – Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural – du Finistère (CIVAM 29) a fêté ses vingt ans récemment. C’est une association loi 1901, avant tout un réseau de paysans et paysannes, avec aussi d’autres actrices et acteurs du monde rural, qui œuvrent à un développement durable et solidaire.

Éducation populaire, formation, transmission agricoles

C’est aussi un mouvement d’éducation populaire, qui, en proposant des formations et échanges de pratiques entre les paysannes et paysans leur permet de renforcer leurs compétences – parfois très pointues – dans le sens d’une plus grande autonomie, économique, sociale et écologique, pour ne pas dépendre de l’agro-industrie et des banques. Les fermes du Civam du Finistère pratiquent parfois une agriculture qu’on pourrait considérer comme « expérimentale » mais c’est aussi là que se construit une production de nourriture adapté au changement climatique et aux enjeux politiques et sociaux.
Vis à vis du grand public, le Civam intervient aussi pour renforcer la démocratie alimentaire, éclairer les citoyennes et citoyens sur leurs choix et rendre plus accessible un alimentation saine et durable.

En tant que réseau, le Civam joue aussi un rôle très important pour éviter à ses membres un isolement dont on sait qu’il peut durement frapper la profession agricole.

Doté d’un conseil d’administration de 12 personnes, comptant 135 adhérents (dont 5 magasins de producteurs) le Civam du Finistère est animé par 3 salariées et 1 salarié. Elles et il organisent notamment les formations destinées aux agricultrices et agriculteurs y compris celles et ceux qui aspirent à le devenir, en particulier les personnes non issues du monde agricole. Car c’est un rôle majeur du Civam : la transmission, la promotion des métiers de la terre, l’aide à la construction de projets viables et bien ancrés sur le territoire du Finistère, l’accompagnement des reconversions.

Des enjeux cruciaux : souveraineté alimentaire, sauvegarde des terres agricoles, avenir de la production

À l’heure où on évoque de plus en plus la souveraineté alimentaire de la France (pour des raisons géopolitiques, énergétiques) mais aussi alors que les départs à la retraite s’annoncent massifs dans le milieu agricole, on comprend l’importance d’un acteur comme le Civam. Plus encore, au regard de la question climatique et de l’impact de l’agriculture sur le climat, l’orientation de l’action du Civam vers des fermes à taille humaine, pourvoyeuses d’emploi et garantes de campagnes vivantes, des fermes qui préservent les ressources, produisent en circuit court et en agroécologie,  paraît plus que pertinente.

Pourtant, le Conseil départemental du Finistère a souhaité mettre fin à la subvention de 50 000 euros allouées au Civam, sous prétexte de reporter cette aide directement vers les productrices et producteurs. S’ajoutent à cette suppression d’autres financements non assurés et il manque donc 72 000 à 80 000 € au Civam pour clôturer l’année.
Des discussions sont en cours avec la Région Bretagne et plusieurs Communautés de communes du Finistère.

Aider le Civam du Finistère

Vous pouvez adhérer au Civam du Finistère même si l’agriculture n’est pas votre métier, vous pouvez aussi participer au soutien financier du Civam en donnant sur la plateforme HelloAsso et n’hésitez pas à attirer l’attention de vos élus sur l’importance de ce réseau et l’utilité de son action.