Marine Ballet est volontaire internationale en mission pour le département du Finistère à Madagascar. Elle est aussi notre correspondante internationale à Radio Évasion.
Pour ce nouvel épisode de Longs Courriers, nos micros ont été baladé dans des forêts reboisées ou déboisées.

Des coupes pour une meilleure résilience en Finistère

Laurence Roche est technicienne pour l’Office Nationale des Forêts dont l’objectif est de gérer de manière durable les forêts publics au niveau national. En France, un code forestier protège ces forêts publics. Au-delà de un hectare, il est interdit de déboiser sans action de reboisement derrière. Cette condition s’impose lors de coupes menées par l’ONF mais aussi lors de grosses tempêtes qui mettent à plat certains arbres.

A Argol, plus de 9 hectares de pins vont être coupés lors d’une action de remise en état des landes et tourbières. Les pins qui étaient en mauvaise état à cause des sols trop humides pour eux enfermaient la tourbière. Les bois une fois coupés seront transformés en bois de palette pour les plus gros diamètres et en bois énergie ou en pâte à papier pour les plus petits diamètres.

Des coupes ont aussi eu lieu au bois du Kador, près de Crozon. Cette fois l’action est différente : le but n’est pas d’enlever tous les arbres mais de faire une éclaircie afin de favoriser les feuillues et de mettre en sécurité les sentiers. L’objectif final est d’avoir une futaie irrégulière c’est à dire une forêt comprenant des arbres de diamètres et d’âges différents. Pour l’obtenir, Laurence Roche a ainsi mis en place des coupes d’arbres et projette de planter de nouveaux végétaux adaptés au changement climatique.

Entre nouvelle plantation et coupes d’arbres, l’objectif de cette technicienne de l’ONF est d’obtenir une forêt résiliente au changement climatique, aux risques d’incendies et aux maladies.

Madagascar face à l’enjeu de la déforestation

Les forêts de Madagascar sont reconnues pour la diversité de leur faune et de leur flore uniques (l’île abrite 5 % des espèces du monde). Elles offrent également de nombreux services dits écosystémiques aux communautés malgaches. Selon le rapport du WWF « Les fronts de la déforestation : moteurs et réponses dans un monde en mutation » publié en 2021, entre 2004 et 2017, la grande île a perdu 700 000 hectares de forêts (correspondant à la superficie du Finistère). Cette déforestation est notamment due à la conversion de zones forestières pour l’agriculture à petite échelle, au charbonnage et à la coupe pour le bois de chauffe.

Partout dans le pays, les initiatives se multiplient pour ralentir cette déforestation en informant et sensibilisant les communautés à l’enjeu de conservation des forêts mais également en les incitant et en les accompagnant pour reboiser les espaces impactés. Dans la Région DIANA, tout au nord de Madagascar, le Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement (SAGE) s’est vu déléguer, depuis 2012, la gestion de l’aire protégée Ambohitr’Antsingy Montagne des Français. Le Conseil départemental du Finistère, dans le cadre de sa coopération décentralisée avec la Région DIANA, accompagne les actions du SAGE avec l’appui d’un autre partenaire finistérien : le Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB).

Marine est allée à la rencontre de Ny Anjatahiana Raharosoa, coordinateur du SAGE, pour comprendre les enjeux du reboisement sur le site de la Montagne des Français.