La qualité de l’eau de la rade de Brest se dégrade et certains de ses écosystèmes fragiles sont menacés ; pour remédier à ce problème, le Syndicat de bassin de l’Elorn, l’Epaga – Établissement public d’aménagement de l’Aulne et de l’Hyères –  et Brest métropole pilotent un contrat de rade qui engage toutes les collectivités, entreprises et structures d’un large territoire.

Gaël Calvar, vice-président de l’Epaga et Laurent Péron, président du Syndicat de bassin de l’Elorn, vice-président de Brest Métropole aux espaces sensibles et au littoral et

 

Un contrat de baie avait existé dans les années 1990 en Finistère puis le préfet avait relancé le processus en 2018 pour étudier la qualité de l’eau de la rade de Brest et les moyens de l’améliorer. Cette fois, on passe à la vitesse supérieure. Brest métropole, le Syndicat de bassin versant de l’Elorn et l’Epaga (Établissement public d’aménagement et de gestion du bassin versant de l’Aulne) ont lancé un contrat de rade qui est donc en cours de construction.

Fédérer et inciter les parties prenantes à proposer elles-mêmes leurs actions pour la qualité de l’eau

L’idée est surtout de fédérer toutes celles et tous ceux qui ont un impact sur la qualité de l’eau de la rade de Brest et donc les écosystèmes de ce milieu maritime si précieux : collectivités et leurs populations, entreprises qu’elles soient industrielles, agricoles, mytilicoles (élevage de coquillages) de pêche, de service (tourisme)  sans oublier les établissements et organismes publics … pour les inciter à s’engager dans des actions concrètes pour améliorer la qualité de l’eau. Ces instances ont commencé à échanger et vont devoir trouver des compromis et s’engager pour la reconquête de la qualité des eaux de la rade. Le territoire visé est donc très vaste et ne s’arrête pas aux 180 km2 de la rade elle-même mais couvre 2650 km2 baignés par les deux fleuves (Aulne et Elorn) et leurs affluents : car ce qui va à la terre, va à la mer. 350 000 personnes vivent sur ce territoire et l’enjeu est donc de taille. La qualité de l’eau en rade de Brest n’est pas forcément homogène partout, de même que ses fonds dont certains sont particulièrement sensibles et doivent être protégés pour leur biodiversité. Le défi est important et le contrat de rade sera assez unique en son genre, à l’image du contrat de baie de Marseille.

Un diagnostic et des ateliers de concertation

Le laboratoire départemental Labocéa a mené un diagnostic environnemental pendant plusieurs mois, examinant notamment les différentes pollutions : nitrates, pesticides, bactéries… la vingtaine de scientifiques qui travaillaient déjà sur la rade ont quant à eux complété l’étude avec leurs données, cela leur a aussi permis d’échanger ; et il s’agit de scientifiques de toutes disciplines y compris en sciences humaines. En fin d’année, le diagnostic complet sera validé et tous les enjeux seront pris en compte, y compris la pollution sonore, le changement climatique, les pollutions aux macro et micro déchets (plastiques notamment).

Le grand public sera lui aussi convié à participer le 14 décembre 2022 lors d’une conférence de restitution du diagnostic à 20 h à Océanopolis à Brest, également en direct sur grand écran au lycée de l’Aulne à Châteaulin et sur Youtube (la conférence sera interactive).

Les premières actions pour la qualité de l’eau en rade de Brest dès 2024

La construction du plan d’actions détaillé devrait durer toute l’année 2023, le temps que toutes les parties prenantes proposent d’elles-mêmes des changements de pratiques ou de nouvelles pratiques favorables à l’amélioration de la qualité de l’eau. Il faudra aussi réfléchir collectivement aux actions liées aux pollutions passées comme le plomb du bassin versant de l’Aulne, issu des mines argentifères de Poullaouen et Huelgoat.

La rédaction du contrat de rade permettra aussi de cibler les recherches de financements (Etat, Région, Union européenne). L’objectif est que les premières actions soient lancées en 2024 pour 5 ans, voire davantage.