Matthieu jules est campagographe, il étudie les cloches. Cette passion, qui l’anime depuis sa plus tendre enfance, l’a poussé à suivre des études d’histoire de l’art et d’archéologie afin de devenir plus tard campanologue ou campaniste. Il est venu nous parler de cet instrument idiophonique plus en détails.

La cloche fait partie de la classe des instruments idiophoniques, c’est à dire qu’il sonne grâce au vibrations de son propre corps. Un corps constitué de métal, bien souvent un alliage appelé airain, du bronze composé principalement de cuivre ( 80%) et d’étain, que l’on retrouve dans les cymbales d’aujourd’hui. Certaines cloches sont faites d’autres alliages comme l’acier, suivant les lieux et les époques de fabrication.

Un instrument né en Chine il y a plus de 4000 ans

Apparues dès l’Antiquité, les cloches semblent être originaires de Chine, 2200 ans avant notre ère. À l’époque, elles ressemblaient plus à des Gongs, d’énormes cymbales à la bordure renversée et aux sonorités très particulières.

Au Moyen Âge en France, elles servaient à marquer divers moments de la journée afin de guider les paysans et les travailleurs.

L’Angélus de 7 heures annonçait le début de l’embauche, puis les cloches sonnaient autant de fois pour annoncer toutes les heures, un autres Angélus marquait le milieu de journée et enfin le dernier sonnait la débauche vers 19 heures.

Un patrimoine historique et sonore

Aujourd’hui certaines cloches font parties du patrimoine historique de par leur richesse sonore mais aussi parce qu’elles sont capables de révéler leur contexte historique. En effet, les cloches, lorsqu’elles étaient fondues, étaient estampillés de nombreuses informations.

Il est important de dire que les cloches sont toutes baptisées, elles sont donc nommées et on retrouve naturellement le nom des marraines et parrains ainsi que la date et le fondeur. Ses informations étaient directement moulés sur la cloches. De plus, chaque cloches recevaient une ornementation précisant du contexte géographique du fondeur et certaines pouvaient relater d’un événement telle une bataille aérienne ou d’autres événements importants.

Nombre de ces cloches étant anciennes, il est indispensable de les entretenir. L’air et l’humidité sont deux facteurs capables d’altérer le timbre des cloches, au contact du cuivre, en provoquant une oxydation qui peut faire apparaître « une croûte » vermeille. Il est rare d’entendre des cloches par grand froid car le gel pourrait fragiliser et fissurer le métal si la cloche se mettait à vibrer.

Le métier campanaire reste rare. Il reste très peu de fonderies spécialisées encore en activité. Malgré tout, quelques entreprises subsistent afin d’entretenir ou restaurer des cloches. Parfois, les opérations de réparation sont possibles sur place mais la plupart du temps, les cloches devront être descendues pour être réparées voire refondues chez le spécialiste.