Quand on vieillit, il arrive parfois qu’on se nourrisse moins bien, pour toutes sortes de raisons, alors que les besoins nutritionnels augmentent dans certains cas. Françoise Doucet experte de l’association 4 quarts nous détails les problèmes alimentaires liés au vieillissement et nous propose des solutions.

Le site internet de l’association 4 quarts

Les personnes âgées vont parfois se détourner progressivement de la nourriture pour différentes raisons. En termes de sensorialité, l’âge peut faire perdre une partie de l’olfaction, donc du goût, de la vue (importante aussi pour apprécier ce qu’on mange) ou accentuer certains troubles digestifs. Les problèmes dentaires ou de mastication, voire de déglutition peuvent rendre l’acte de se nourrir plus pénible, voire angoissant.

Mais d’autres facteurs peuvent aussi éloigner la personne âgée des plaisirs de la table : solitude, dépression, mémoire défaillante, problèmes de motricité fine ou de force qui rendent les gestes de cuisine difficiles…

Des besoins nutritifs toujours importants voire accrus en vieillissant

Pourtant, ce n’est pas parce qu’on vieillit qu’on a moins de besoins nutritionnels au contraire. Les personnes âgées ont tendance à moins absorber les calories et donc à avoir besoin de consommer davantage d’énergie pour l’utiliser car le métabolisme ralentit. La fonte musculaire doit être compensée par un apport de protéines, l’ostéoporose par une consommation de calcium renforcée. Si elle-même ou son entourage n’y prend garde, une personne âgée peut souffrir de dénutrition. Si la perte de poids n’est pas trop rapide ni importante, le phénomène est cependant réversible mais mieux vaut être vigilant.

Pour pallier ce risque dont les effets secondaires peuvent être très graves (chutes, fractures), certaines recommandations simples peuvent être mises en œuvre au quotidien. Notamment, si l’appétit est réduit, on peut fractionner ses repas en 5 ou 6 prises dans la journée, en n’oubliant pas de s’hydrater (car en vieillissant on ressent aussi moins la soif). Des enrichissements peuvent facilement être apportés : une cuillerée de lait en poudre dans un yaourt, de la poudre d’amande ou des graines de chanvre dans une salade, du parmesan ou de la crème fraiche dans une soupe… La spiruline est également intéressante car riche en protéines.

Si on ne peut plus cuisiner, d’autres solutions existent : s’arranger avec le voisinage pour la préparation de repas contre rétribution ou service. A défaut, le portage des repas existe dans de très nombreuses communes.

Un document de la Haute autorité de santé sur la dénutrition des personnes âgées

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