Forcément, pendant le 44e festival de cinéma de Douarnenez consacré à la Suisse fin août 2022, la démocratie helvète s’est invitée dans les débats. Depuis Jean-Jacques Rousseau, les Français la regardent souvent avec envie. Un maire-viticulteur, Gérald Vallelian, et Samir, cinéaste qui travaille beaucoup la question des migrants en Suisse, nous expliquent les avantages et inconvénients de leur système politique.

Le festival de cinéma de Douarnenez est toujours un espace de débat et un haut lieu de la politique. L’édition helvète de l’été 2022 n’a pas dérogé à la règle, d’autant moins que la démocratie suisse est un sujet qui intrigue les Français. Surtout depuis que Jean-Jacques Rousseau – qui était né à Genève – a vanté les mérites de la démocratie directe dans le Contrat social.

Les référendums suisses, vertus et limites

Oui la Suisse pratique la démocratie directe via ses légendaires référendums. La loi suisse permet par plusieurs procédures, de recourir au référendum, y compris d’initiative populaire (si 100.000 signatures de citoyens et citoyennes disposant du droit de vote sont réunies en 18 mois). Les gilets jaunes en rêveraient. De l’avis de nos deux interlocuteurs, le cinéaste et documentariste Samir et le « maire » vigneron Gérald Vallélian, ce système permet en effet d’impliquer davantage la population dans la vie publique en général. Cependant, tous deux soulignent que la multiplication des votations a son revers : la mobilisation de l’électorat est parfois restreinte au seul public intéressé par la question… mais bon c’est le jeu !

Culture du compromis et collégialité

Par ailleurs, un autre grand avantage du modèle démocratique suisse c’est sa décentralisation. Tous les échelons du territoire ont des pouvoirs, en particulier les petites communes ont une marge de manœuvre en matière de levée d’impôt supérieure à celle des communes françaises. Cela facilite les projets locaux qui sont plus autonomes qu’en France ; cela implique aussi davantage la population.

Enfin, les Suisses ont depuis longtemps la culture du compromis, du fait du fonctionnement de leurs institutions. Quand une décision l’emporte à la majorité, tous les membres du collège décisionnaire assument solidairement la décision, même s’ils y étaient opposés au début. Une traduction forte de la logique collégiale et du sens du collectif.