Les lépidoptères, de leur nom scientifique, sont parmi l’ordre des insectes les plus rependus et les plus connus au monde. En façonnant l’environnement pour ses besoins, l’homme n’a de cesse d’augmenter la fragilité de la faune y compris d’insectes que l’on pense insignifiants. Stéphane Wiza, naturaliste à Bretagne vivante, nous dit tout sur la fragilité du papillon diurne.

Réécoutez l'interview de Stéphane Wiza, naturaliste à Bretagne Vivante

 

 

Le papillon : késako ?

 

Les insectes sont une classe dans le règne animal et elle est divisée en une trentaine d’ordres, eux même divisés en familles.

Les papillons font partie de l’ordre des « lépidoptères » littéralement « ailes en écailles », dans cet ordre les papillons de nuits, même s’ils sont majoritaires à environ 85 %, côtoient les papillons de jours.

77 espèces sur les 85 espèces de la Bretagne administrative vivent dans le Finistère. Comparé à d’autres régions, les lépidoptères ne sont pas en grands nombres car ces espèces n’aiment pas trop le climat océanique de notre région, notamment le vent et les températures douce, ne leurs sont pas vraiment favorables.

Les papillons sont sédentaires mais certains sont aussi migrateurs, comme la Belle Dame, un papillon rouge de 7-8 cm d’envergure et de la famille des astéracés, ne fait pas son cycle en Bretagne, qui pond sur les artichauts. ils viennent des régions du sud où se développent les chenilles.

Ils sont globalement peu exigeants et acceptent tous types d’habitats, avec certaines spécificités pour certaines espèces, ainsi les espaces ouverts tels que les prairies, les lisières, les landes sont leurs lieux de vie.

Il y a toutefois certains papillons qui vivent sur nos îles. Certains migrateurs du continent nord américain comme le Monarch, est parfois retrouvé quand il est victime de tempêtes en Atlantique.

De plus, Belle-Île accueille 2 espèces qui ne se maintiennent que sur cette île de par son micro climat.

La magnificence de cette espèce a attiré beaucoup de collectionneur et sa la conservation date du 19ème siècle. Il n’est aujourd’hui question que d’observation sur le terrain. En effet , le papillon est aujourd’hui une espèces très connue.

 

 

Une Vie tranquille…

 

le papillon est un pollinisateur comme l’abeille. En revanche, comme il n’a pas de vie sociale.

Il promène un peu accidentellement du pollen qu’il transporte sur les poils de son thorax, car il ne nourrit pas sa progéniture et il ne possède pas de nid ou de ruche.

Il se nourrit du nectar, le liquide sucré que produisent les fleurs pour attirer les insectes pollinisateurs, grâce à sa trompe.

Le papillon à aussi une excellente vue qui lui sert a repérer la couleur des fleurs et pour repérer les prédateurs.

Pour leurs échapper, ils n’ont pas d’autres moyens de défense que la fuite, car les papillons n’ont pas de moyens d’attaques. Ils imitent alors la mort en se laissant tomber au sol comme une feuille morte ou une pierre, les poils des papillons de nuits sont d’excellent absorbeurs à ultra sons, minimisant les attaques de chauves souris.

Certains ont des capacités de dissuasions comme le Paon de Jour, ce papillon rouge très foncé possède deux fausses ocelles jaunes sur le bout des ailes qu’il bat quand il sent une menace, imitant ainsi deux gros yeux qui s’ouvrent et se ferment.

 

 

De la vie, à la mort…

 

Quelques semaines séparent les œufs pondus par l’adulte du stade larvaire du papillon : la chenille. Le papillon pond prés ou directement sur la nourriture pour que les chenilles accèdent à la chrysalide, ultime mutation pour passer au stade adulte, permettant ainsi la reproduction.

C’est lors de sa dernière mue qu’opère cette magie très complexe, ce lieu ou la chenille se liquéfie complètement. Les cellules souches déjà présentes dans la chenille se réorganisent pour former le papillon.

La théorie du chaos : un battement d’ailes de papillon peut il tout changer ?

Le façonnage de la nature par l’homme n’épargne rien ni personne les papillons spécialistes sont directement touchés, il suffit juste qu’une fleur étroitement liée au régime d’un papillon n’apparaissent plus dans le paysage pour que le papillon disparaisse à son tour, car il est incapable de se nourrir d’autre chose et donc c’est une ressource en moins pour leurs prédateurs.

Alors imaginons deux minutes que toutes les fleurs, qui attirent la grande majorité des papillons et donc des autres insectes, soient coupées pour laisser la place à des landes rases ou de l’agriculture intensive ? Nous n’avons plus vraiment besoin de l’imaginer : 80 % des 85 espèces de Bretagne sont aujourd’hui menacés, 9 espèces ont disparues en moins de 20ans.