Notre habitat ce sont nos logis, c’est aussi la planète que nous occupons. On s’intéresse à ces questions en ce premier trimestre 2023 à l’échelle de la Communauté de communes de la presqu’île de Crozon et de l’Aulne maritime avec ses élus et experts, mais aussi une citoyenne du climat, un adhérent d’Eau et rivières de Bretagne spécialiste de la construction et l’équipe et les élèves du collège Sainte-Jeanne-d’Arc de Crozon où cette émission a lieu en direct.

Cette émission a été réalisée en partenariat avec Eau et rivières de Bretagne
depuis le collège Sainte-Jeanne-d’Arc de Crozon,
dans le cadre du projet Transistoc’h
financé par la Région Bretagne, l’Ademe, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et l’Office français de la biodiversité.

Le collège Sainte-Jeanne-d’Arc se rénove depuis 15 ans

Notre émission a lieu en direct du collège Sainte-Jeanne-d’Arc de Crozon, un établissement qui a lui-même beaucoup évolué, comme nous l’explique la principale, Dominique Floch.

Depuis 15 ans, de nombreux travaux sont intervenus, y compris des démolitions et reconstructions. Le Conseil départemental et le Rectorat ont labellisé le collège « établissement en démarche de développement durable ». Outre la construction de nouvelles classes, la création d’équipements et d’un agencement plus contemporains, l’isolation a été bien améliorée, des matériaux plus écologiques ont été utilisés (ossature bois). Les élèves ont été impliqués aussi dans le réaménagement et en particulier la revégétalisation de la cour de récréation ainsi que dans le le recyclage des matériaux.

Charlotte et Noémie, deux élèves de 6e qui ont participé aux ateliers proposés par Radio Evasion et Eau et rivières de Bretagne nous présentent l’habitat dont elles rêvent dans 20 ans.

La politique d’aménagement et de logement de la Communauté de communes

Les élus et agents de la Communauté de communes de la presqu’île de Crozon et de l’Aulne maritime – et en particulier Roger Lars, vice-président chargé de l’habitat, avec Frédéric Carrot, chargé de mission urbanisme et habitat – essaient d’anticiper les besoins et les exigences environnementales. En matière d’habitat, se posent des questions d’aménagement de l’espace et d’urbanisme, mais aussi de qualité des logements : leur consommation d’énergie et leur adaptation aux modes de vie des populations. Il faut éviter d’enfermer le territoire dans le seul tourisme avec une population permanente qui vieillit et se réduit.

Le défi d’un urbanisme durable consiste à créer de nouveaux logements sans artificialiser davantage les terres agricoles. En effet, les personnes actives aux revenus modestes ou le personnel saisonnier a souvent du mal à se loger alors que les résidences secondaires sont encore nombreuses, ainsi que les logements vacants. Plusieurs outils vont être utilisés pour la rénovation de l’habitat existant et pour la construction de nouveaux logements sans artificialisation supplémentaire :

  • Une Opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah) pour les logements vétustes est lancée en cette fin février 2023
  • Une modification du PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal) interviendra cette année pour rendre constructibles 27 zones, essentiellement au sein des centres bourgs qui répondent désormais à des critères impératifs (en particulier l’accès à l’assainissement)
  • Des friches pourraient aussi être réhabilitées, en particulier la plus emblématique et la plus vaste de la communauté de communes, celle de la poudrerie de Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h.
  • Les résidences secondaires et les logements vacants pourraient être soumis à des taxes spécifiques si l’État le permet.

La répartition de l’habitat sur la communauté de communes dépend aussi d’autres facteurs : équipements, accès à la mobilité, emplois disponibles…

D’autres dispositifs sont en place pour aider celles et ceux qui veulent améliorer leur habitat ou qui cherchent un logement.

Les idées des citoyennes et citoyens du climat

Depuis 2019, une vingtaine de citoyennes et citoyens du climat comme Céline Marzin se réunissent régulièrement et échangent avec les élues et élus de la presqu’île de Crozon et de l’Aulne maritime. En matière d’habitat, leur collectif a de nombreuses idées : construire des logements sobres, sur de petites surfaces, en matériaux bio sourcés comme la paille, le lin, le chanvre, le bois, développer l’habitat participatif et intergénérationnel (ce qui sera fait notamment via le projet Tiss’âges), prévoir un réservoir d’eau pluviale et un potager lors de toute création de logement, limiter les places de stationnement pour inciter à l’autopartage…

L’habitat écologique selon un adhérent d’Eau et rivières spécialiste du bâtiment

Arnaud Appriou est charpentier et aussi militant d’Eau et rivières de Bretagne. Pour lui, la définition même de l’habitat écologique tient dans sa relation avec son environnement vivant, animal et végétal, qui intègre aussi les éléments (météo et climat) et les minéraux (sols). Déjà, il s’agit d’un lieu habité et non pas vacant. Ensuite, il faut qu’il soit durable, au sens de pérenne dans le temps, ce qui est le cas y compris des maisons en paille, bois, terre… autant de matériaux disponibles et renouvelables, sans devoir s’approvisionner à l’autre bout du monde. Les progrès techniques peuvent nous permettre de parvenir à un habitat confortable qui soit réellement écologique, qui puisse aussi s’intégrer à nos paysages sans les défigurer.