Photo de couverture : Øyvind Holmstad, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia commons

Le réseau paysan Civam du Finistère a mis en place une formation à l’utilisation et l’entretien de la faux, outil agricole ancestral et qui semble revenir en force puisqu’une vingtaine de personnes vont suivre cette formation en avril. Elle est proposée par Sébastien Furic, paysan à Bannalec, et Julie Rubiella, boulangère salariée agricole à Briec qui est venue partager sa vraie passion de la faux.

Émission mensuelle réalisée en partenariat avec le Civam Finistère 

On peut utiliser la faux pour les foins, pour le fourrage du bétail, pour moissonner les céréales (même si la faux à une main, la sape est plus adaptée), pour entretenir les bords de clôtures, les chemins entre les carrés potagers, les pelouses, pour couper les ronciers, pour récolter certaines plantes aromatiques… Bref, les usages de la faux sont multiples, du jardin privé à l’exploitation agricole.
Julie a découvert cet outil dans le sud de l’Angleterre quand elle allait de ferme en ferme découvrir les différentes agricultures paysannes. Elle est depuis devenue militante de cet outil.

La faux, outil d’autonomie agricole

Pourquoi, parce qu’il est simple pour commencer. Pas besoin d’énergie fossile, pas de bruit, pas d’entretien coûteux… cela va dans le sens d’une réduction des coûts et d’une autonomie renforcée pour l’exploitation agricole de petite taille. Dans les pays où l’agriculture vivrière est encore importante, la faux est un outil indispensable, et on fabrique encore des faux de qualité en Europe (Autriche pour les manches et lames, Italie pour les lames).

La dimension sociale de la faux

Ensuite, la faux utilisée au sein d’un collectif se révèle aussi « outil de lien social » quand les faucheuses et faucheurs s’organisent pour les foins, à plusieurs, dans un mouvement synchronisé et presque chorégraphié. Il y a une beauté dans l’instant de la fauche, au petit matin car l’outil préfère l’herbe mouillée qui fatigue moins la lame ; c’est comme un instrument de méditation, de contemplation. On savoure le paysage y compris sonore. Pour ceux qui ont connu le fauchage autrefois, il y a les souvenirs du battage, moment où on affute les lames. À la fin de l’opération, quand la fatigue se fait sentir, on est heureux d’avoir partagé cet instant. Outre-Manche, il existe même des concours de fauchage qui attirent des milliers de personnes.