Photo de couverture : Révolte paysanne peinte par Édouard Vaumort, gravure de Jean Baptiste Amédée Guillaume, parue dans Henri Martin, Histoire de France populaire, Paris, 1886.

Le réseau paysan Civam du Finistère va préparer le repas du concert de soutien au mouvement contre la réforme des retraites le 14 avril 2023 à 18h à Brest. Une façon de renouer avec les luttes sociales que la paysannerie a longtemps partagées avec les autres populations laborieuses, notamment ouvrières.

Émission mensuelle réalisée en partenariat avec le Civam Finistère 

Depuis la Révolution française en 1789, majoritairement emmenée par la bourgeoisie, la population paysanne, longtemps majoritaire en France a mené plusieurs combats pour ses droits, combats qui rejoignaient parfois ceux de la classe ouvrière, de plus en plus nombreuse… Il faut dire que la Révolution industrielle et l’essor du capitalisme a en quelque sorte réorienté la population, de la terre vers les usines. Il fallait des bras pour faire tourner les fabriques alors que la mécanisation, les engrais et amendements de synthèse, puis le remembrement permettaient peu à peu de limiter la main d’œuvre agricole.

Convergences des luttes agricoles et sociales

L’agriculture ne représente plus que 2,2 % de la population active en France (source : Commission européenne, chiffres 2020). Les ouvrières et ouvriers en représentent encore 20%. Si les liens entre monde paysan et monde ouvrier ont longtemps perduré, ils ont fini par se distendre peu à peu. C’est pour retisser ces liens que le Civam du Finistère, avec la confédération paysanne, ont eu l’idée d’assurer le repas du concert de soutien au comité de grève de l’intersyndicale à Brest le 14 avril 2023 à 18 h (devant la mairie). Au passage, il s’agit aussi de renouer avec d’autres consommateurs engagés dans le mouvement : employés modestes du secteur tertiaire. Pour ces derniers, le message du Civam est aussi plus largement relatif à la question alimentaire, à celle du modèle agricole, aux questions des prix, de la qualité de ce que nous mangeons, de la juste rémunération des productrices et producteurs, de la gestion de l’eau et de l’environnement, du climat, de notre santé…

La question des retraites agricoles

Comme toujours, les sujets de débat à l’occasion de ce type d’action seront nombreux. On pourra pourquoi pas aborder la question des retraites agricoles, particulièrement faibles puisque les exploitantes et exploitants cotisent peu tout au long de leur carrière. C’est donc l’Etat qui renfloue les caisses de retraite agricoles. Un système qu’il faudrait peut-être repenser, tout comme celui des modes de production.