Tout au long des 14 titres de cet album personnel, Lacey fait appel à différents styles de musique : funk, soul, hip hop, R&B, jazz, dub, reggae et afrobeat. 

Yazmin Lacey c’est qui ? Et bien au-delà d’être une chanteuse vraiment spéciale, elle a grandi dans l’est de Londres, mais a commencé à faire de la musique dans son salon après avoir déménagé à Nottingham. Depuis 2017 elle a sorti trois EP,  mais pourtant dans son catalogue mince mais toujours fascinant, il y avait une absence – celle d’un album complet. Voice Notes comble cette absence, une œuvre d’une remarquable harmonie qui s’articule autour de la créativité de la chanteuse. Elle est capable de créer une mémoire esthétique qui traverse une multitude de genres tout en étant peaufinée à un degré remarquable.

Tout au long des 14 titres de l’album, Lacey fait appel à différents styles de musique : funk, soul, hip hop, R&B, jazz, dub, reggae et afrobeat. Mais le fil conducteur qui relie le tout est la néo-soul, avec la voix et les paroles de Lacey qui ancrent toujours le tout en créant une connexion d’une chanson à l’autre. En tant que chanteuse et leader, Lacey est confiante, pleine d’âme, mature et réfléchie avec ses lignes vocales et ses paroles personnelles. Dès le début de l’album, on sait que Lacey n’essaiera pas d’en faire trop. Elle se fait confiance en tant que chanteuse et compositrice, et elle fait confiance à ses collaborateurs pour l’aider à donner vie à sa vision.

Elle a une voix riche et de grands instincts mélodiques, créant de nombreuses lignes qui vous resteront dans la tête pendant des jours. La production est à la hauteur de ce ton, soutenant et rehaussant toujours l’album sans le dominer. C’est un album très personnel, Lacey mettant en musique les dernières années de sa vie, qu’il s’agisse des hauts et des bas liés à l’acquisition d’une certaine notoriété grâce à ses EP, ou de l’équilibre entre tout cela et sa vie amoureuse, ou encore de la gestion de l’agitation du reste du monde alors qu’elle essaie de se créer un espace pour elle-même. C’est un album qui va bien au-delà de ce que l’on pourrait attendre de Lacey à ce stade de sa carrière.

Ce premier album Voice Notes est un autre enregistrement de ces moments. Il fait suite à trois EP époustouflants : Black Moon sorti en 2017, When The Sun Dips 90 Degrees sorti en 2018 et Morning Matters en 2020, créant une sorte de trilogie, nommée en partie par les contextes dans lesquels ils ont été écrits. Voice Notes s’inspire également d’un élément qui a contribué à la naissance de l’album. Il s’agit d’un outil qu’elle utilise depuis longtemps pour faire de la musique et partager des mélodies avec ses collaborateurs, une méthode de communication qui lui est chère. Elle dit “Pour moi, une note vocale représente une réaction immédiate à quelque chose, c’est non filtré et brut dans la façon dont on peut l’entendre.”

L’album est réalisé à partir de sessions de jam en studio avec des collaborateurs tels que Craigie Dodds, JD.REID, Melo-Zed et le producteur exécutif Dave Okumu. “Le processus d’enregistrement a intentionnellement capturé la beauté de l’imperfection. Lacey a choisi de renoncer à un son poli pour laisser place à la crudité, la chance d’entendre les pauses de quelqu’un, ses arrêts ou les fissures dans sa voix”, tout comme l’homonyme de l’album.

Voice Notes est un premier album charmant et bien équilibré de Yazmin Lacey qui offre à l’auditeur une vision mature et familièrement britannique du jazz et des styles néo-soul. À la fois émouvant, fantaisiste et magnifiquement rythmé, c’est un remède polyvalent et divertissant aux problèmes existentiels, qui répond aux attentes et qui nous rend impatient pour ces projets futurs.