Croquantes est un film documentaire né avec le réseau Civam de Loire-Atlantique qui raconte les échanges au sein du groupe femmes autour de l’agriculture au féminin et au quotidien, en interrogeant aussi au passage le modèle agricole. Depuis l’automne 2022, le documentaire tourne dans les campagnes et s’accompagne de débats passionnés et passionnants.

Émission mensuelle réalisée en partenariat avec le Civam Finistère 

Le documentaire Croquantes sur le site de la maison de production Les films HectorNestor

C’est en 2013 que le groupe femmes du Civam 44 a commencé. Au départ, elles étaient deux à se rendre compte que bien que de parcours personnels et familiaux très différents, elles rencontraient les mêmes problèmes et questions liés à leur condition féminine. Emilie Serpossian, alors animatrice du Civam 44 les a appuyées, le groupe a grandi, comptant en moyenne entre 12 et 14 femmes au fil des entrées et sorties. Outre les discussions, le groupe est l’occasion de formations non mixtes (au machinisme agricole ou à la soudure) et de visites des différentes exploitations.

De leur côté, les documentaristes Tsslye Lopez et Isabelle Mandin, soucieuse de parité dans leurs films, ses rendaient compte qu’elles avaient parfois du mal à y parvenir, manquant de paroles féminines, notamment sur les sujets agricoles. Elles ont donc souhaité réaliser un film uniquement sur les agricultrices. Mises en contact avec le réseau Civam, c’est donc le groupe femmes de Loire-Atlantique qu’elles ont filmées à partir de 2020.

Le personnage du documentaire, c’est le collectif, assure Isabelle Mandin. Du dialogue entre femmes (exploitantes, porteuses de projets, salariées agricoles) nait aussi une nouvelle vision de l’agriculture, de nouveaux modèles, des préoccupations différentes. Bien sûr, Emilie Serpossian sait que cette « vision féminine » est largement une construction, née de l’éducation des femmes (leur souci constant du soin), de la place que la société leur accorde, du (non) partage du pouvoir avec les hommes, de l’invisibilité , etc.

Le documentaire et la tournée qui l’accompagne sont là pour faire évoluer les schémas justement. L’intérêt est aussi que lors des séances, le public nombreux (en moyenne 100 personnes) est très varié, de tous âges, de toutes sensibilités… et les débats qui suivent les projections n’en sont que plus riches.