A 28 ans, Ahmadou Abdoulaye est déjà un technicien agricole aguerri. Dans son pays le Bénin, il avait d’ailleurs pour mission d’accompagner la culture de l’ananas. Mais il a peu à peu eu l’envie de se lancer dans une production assez rare au Bénin : l’élevage laitier avec transformation, en circuit court et en agriculture biologique. C’est dans le Finistère, au lycée du Nivot, qu’il est venu se former.

Après avoir travaillé comme conseiller technique agricole au Bénin, Ahmadou a souhaité se lancer dans l’aventure de la production. Et pas n’importe quelle production puisqu’il a choisi de s’orienter vers la production laitière avec transformation à la ferme. Dans cette filière, la production locale et le circuit court en lait et produits laitiers sont rares au Bénin, voire inexistants. La population doit s’approvisionner en produits importés, plus chers et pas forcément fabriqués dans de bonnes conditions. En outre, il est crucial pour Ahmadou de produire de façon durable, en respectant l’environnement de son pays, d’où son souhait de s’orienter vers l’agriculture biologique.

Objectif : se former et acquérir de l’expérience en France pendant 4 ans

Pour suivre une formation assez poussée en élevage laitier et transformation, le jeune homme s’est orienté vers la France, pays qui maîtrise ce domaine. Il a choisi la Bretagne, et singulièrement le Finistère car on lui avait dit que nous étions accueillants, ce qu’il confirme.

Au lycée agricole du Nivot à Lopérec, Ahmadou suit donc un BTS en Productions animales, donc généraliste, mais il effectue ses stages dans des exploitations en agriculture biologique, comme chez Bastien Moysan à Daoulas. Il apprend le plus qu’il peut pour non seulement réussir son examen l’an prochain mais aussi pour pouvoir travailler en France et parfaire son savoir-faire encore deux années supplémentaires. Avec l’argent qu’il aura gagné, il pourra facilement acquérir une terre au Bénin pour s’installer. Il saura aussi quelle race de vache choisir et croiser avec les zébus locaux (sans doute les jersiaises).