A Douarnenez, plusieurs collectifs venus de Bretagne et d’ailleurs manifestent contre le mal-logement dans les villes du littoral le 10 juin 2023. Il s’agit de dénoncer les projets immobiliers et les aménagements qui excluent une partie de la population, la plus modeste.

Outre la recherche-action qu’il mène à Douarnenez autour du logement en zone balnéaire, le collectif droit à la ville participe aussi ponctuellement à des mobilisations. Ici avec un autre groupe DouarnVendez, il s’agit d’une journée de mobilisation contre le mal-logement.  « Ni volets fermés, ni ghetto doré » clame le slogan de cette journée d’action qui attirera des collectifs et associations : Tut Lorient, L’ardoise salée Ile Houat, Toit toit mon droit Concarneau, Tregor Argoat Zone tendue, Dispac’h, Paris VS BNB, SCIC oiseaux de passages Poitiers … Il s’agit à la fois de dénoncer des politiques d’aménagement qui favorisent les résidences secondaires mais aussi les projets privés qui excluent toute mixité sociale et renchérissent le prix du mètre carré. C’est particulièrement vrai en zone littoral mais c’est aussi le cas dans les métropoles et certaines zones rurales.

Ainsi, c’est l’ancien abri du marin de Douarnenez, sur le port du Rosmeur, qui cristallise ici le mouvement. Ce bâtiment jadis populaire sera transformé en résidence de luxe et le prix d’occupation grimpera à 8000 € le m2 (contre 2000 en moyenne à Douarnenez). C’est un symbole pour les militantes et militants qui dénoncent les grandes difficultés auxquelles sont confrontées les populations plus modestes et installées en permanence en Finistère pour trouver un toit. En Bretagne, la vacance des logements augmente de 37% cette année, 70 000 personnes sont mal logées, les projets de rénovations de logements indignes sont en baisse ; on a aussi compté + 12 % de résidences secondaires et 63 000 logements bretons sont potentiellement indignes, 125 000 personnes en situation de précarité énergétique.
À Douarnenez, depuis l’industrialisation, le logement a toujours été difficile pour les plus pauvres. Les nouvelles normes énergétiques ou de sécurité impliquent des rénovations coûteuses qui restent hors de portée d’une partie des Douarnenistes, de condition ouvrière ou en retraite de la pêche. La mise en location saisonnière, par les plateformes de location entre particuliers, assèche encore l’offre de logements à l’année.

Vous pouvez retrouver le collectif Droit à la ville sur leur page facebook.