Bretagne vivante nous présente les syrphes ; une famille de mouches très répandue en Europe et en Bretagne qui se caractérise par son mimétisme avec les hyménoptères (abeilles, guêpes, bourdons, frelons). Ce sont aussi de bons indicateurs de l’état écologique des milieux et des auxiliaires de culture.

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Vous en avez déjà forcément croisé mais sans savoir qui ils étaient … les syrphes sont des insectes très présents dans toute l’Europe, il en existe environ 1000 espèces, 600 en France et environ 180 en Finistère. Ces diptères ont donc deux ailes, comme les mouches que nous connaissons bien, ils ont d’ailleurs des yeux à facettes. Mais les syrphes ressemblent aux abeilles, guêpes et frelons par leurs couleurs. C’est un mimétisme destiné à éloigner les prédateurs (surtout les oiseaux). Les syrphes n’ont cependant pas vraiment d’antennes, pas de taille fine comme les hyménoptères, et pas de dard non plus. Et ils pratiquent un un vol stationnaire. 

On les étudie beaucoup car ce sont des auxiliaires intéressants en maraîchage ; certaines de leurs larves consomment des pucerons ce qui peut être bien utile. Les larves peuvent aussi être détritivores ou herbivores.
Ce sont aussi des sentinelles intéressantes de l’état écologique des milieux, de quasiment tous les milieux puisque les syrphes sont partout : certains pondent dans l’eau, d’autres sur des champignons, d’autres encore sur des arbres, ou encore des milieux vaseux, voire les composts…

Des pollinisateurs qui apprécient les fleurs sans corolles

Si elle n’a pas été parasitée par un autre insecte (comme certains hyménoptères), un ver nématode ou par des champignons, la larve forme une pupe (chrysalide comparable à celle du papillon) où elle termine sa croissance. L’ adulte (imago) se nourrit de pollen et de nectar. Les syrphes sont donc des pollinisateurs, les meilleurs chez les mouches. Ils privilégient les fleurs sans corolles : ombellifères, pissenlits, marguerites, choux et radis etc. Parfois se nourrissent seulement de pollens ; d’autres se nourrissent seulement de sèves ; ils apprécient aussi les fruits bien murs. Ne vivent pas en essaim, parfois même très territoriaux (et attaquent les intrus de leur taille). 

L’état des effectifs dépend des micro habitats des syrphes ; ceux qui sont inféodés à des milieux très particuliers et rares sont donc plus en danger.